Un cadre pour le regard
Chaque semaine, Entre-Temps accompagne la diffusion du dernier numéro de « Faire l'histoire », le nouveau magazine d'Arte qui raconte l'histoire à partir des objets. L'historien·ne présent·e à l'écran exhume un article, des images, une vidéo pour prolonger l'épisode, plus loin, ou ailleurs. Aujourd'hui, Charlotte Guichard, spécialisée dans l'histoire social de l'art, inscrit son propos dans la continuité du travail du philosophe Louis Marin sur la représentation picturale.
Le cadre doré qui apparaît à la fin du Moyen Âge transforme la peinture en tableau et permet à l’art de sortir du contexte religieux et, progressivement, de devenir une marchandise.
À cette lecture, qui témoigne de l’importance d’inscrire l’art dans une histoire sociale, il est possible d’associer également une dimension plus proprement philosophique, celle, par exemple, que fait Louis Marin du cadre de la représentation picturale.
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Il n’est sans doute pas inutile, au plan de la théorie de l’art comme à celui de l’art de décrire, de rappeler, avant d’entrer dans le vif du sujet, quelques éléments de la réflexion philosophique où se construit la problématique de la représentation de peinture et se posent les problèmes de son cadre: ne conviendrait-il pas, dans un avant-propos, sans tomber dans une mise en abîme stérile, de dresser le cadre philosophique du cadre de la représentation picturale.
On trouve, dans le Dictionnaire de Furetière à la fin du XVIIe siècle, à l’entrée du verbe « représenter », une fructueuse tension qui en traverse le sens: « représenter » signifie d’abord substituer quelque chose de présent à quelque chose d’absent (ce qui est, pour le dire en passant, la structure la plus générale d’un signe). Cette substitution est, on le sait, réglée par une économie mimétique, la similarité postulée du présent et de l’absent autorisant cette substitution. »
Lire la suite de l’article de Louis Marin, « Le cadre de la représentation et quelques-unes de ses figures » issu des Cahiers du Musée national d’art moderne n°24 (été 1998)
Découvrir aussi « Pourquoi faire l’histoire du cadre doré? », l’entretien donné par Charlotte Guichard au magazine L’Histoire.