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L'ère des barricades

Chaque semaine, Entre-Temps accompagne la diffusion du dernier numéro de « Faire l'histoire », le nouveau magazine d'Arte qui raconte l'histoire à partir des objets. L'historien·ne présent·e à l'écran exhume un article, des images, une vidéo pour prolonger l'épisode, plus loin, ou ailleurs. Pour ce nouvel épisode, consacré à la barricade, Diane Roussel propose de plonger dans quelques-unes de ses représentations, de la gravure au daguerréotype, au XIXe siècle.

Si la barricade ne date pas du XIXe siècle, elle est constituée progressivement en véritable objet pictural ou littéraire durant ce siècle. En France, elle accompagne les événements politiques, ceux de 1830 et de 1848 en particulier, et devient l’un des lieux de formation des jeunes républicains.

Dans ce dossier documentaire proposé par « L’histoire par l’image », l’itinéraire visuel envisagé, du Paris de 1830 à celui de 1848, met en lumière les fonctions à la fois stratégiques et symboliques de la barricade.

L’ère des barricades, 1827-1851

Une époque révolutionnaire

A l’époque où la barricade constitue un sujet nouveau dans la peinture et la littérature, son rôle devient systématique dans les événements politiques. Des insurgés érigent des barricades en 1827, 1830, 1832, 1834, 1839, 1848 (février et juin), 1849, 1851, et c’est alors que le terme acquiert son sens moderne. Sur vingt-cinq ans, toute une génération de jeunes républicains tels que Louis-Auguste Blanqui (1805-1881) ou François-Vincent Raspail (1794-1878) a fait son éducation politique au sommet des barricades en luttant contre les Bourbons et les Orléans, a acquis une maturité dans les combats de la Deuxième République et a été écrasée par le coup d’État de 1851.

1830, par son ampleur et son succès, constitue réellement la révolution des barricades. Pendant les journées des 27, 28 et 29 juillet, leur nombre aurait dépassé 4 000, dans les quartiers populaires de Paris. En février 1848 encore, on compte 1 512 barricades. Entre ces deux révolutions, les soulèvements suscités par des sociétés secrètes de tendance républicaine, comme la Société des Droits de l’Homme, voient l’implantation des barricades dans la ville se reproduire avec une extraordinaire continuité. Ainsi se confirment les remarques des contemporains : les barricades parisiennes réapparaissent comme par magie, au même endroit, d’une insurrection à l’autre.

Lire la suite de l’article sur le site  «L’histoire par l’image»

Découvrir aussi « Pourquoi faire l’histoire de la barricade ? », l’entretien donné par Diane Roussel au magazine L’Histoire

Publié le 14 septembre 2021
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