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Le souverain en images

Chaque semaine, Entre-Temps accompagne la diffusion du dernier numéro de « Faire l'histoire », le nouveau magazine d'Arte qui raconte l'histoire à partir des objets. L'historien·ne présent·e à l'écran exhume un article, des images, une vidéo pour prolonger l'épisode, plus loin, ou ailleurs. Pour le huitième volet consacré au manteau de Roger II de Sicile, Valérie Theis invite à la lecture d'un article de l'historienne de l'art Sulamith Brodbeck intitulé « Le souverain en images dans la Sicile normande ».

Cet article de Sulamith Brodbeck, maîtresse de conférences en histoire de l’art à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, paru dans la revue Perspective, permet de replacer l’objet singulier qu’est le manteau du roi normand de Sicile Roger II dans une perspective plus large, en l’inscrivant dans l’ensemble de la politique de représentation du souverain développée par les Normands entre 1091, date de la fin de la conquête par Roger Ier, et 1189, mort du roi Guillaume II, qui fit construire le complexe ecclésial royal de Monreale. Il donne ainsi accès aux principaux travaux de référence produits sur cette politique des images, et vient surtout rappeler l’importance de ne pas interpréter la culture visuelle des rois normands en termes d’influence ou d’emprunts à des cultures extérieures. Pour exprimer l’aspiration à l’universalité du pouvoir royal, ces souverains mobilisent tous les codes visuels d’une culture proprement sicilienne, qui s’est construite à la rencontre de l’Orient et Occident et de l’Islam, du judaïsme et du christianisme.

Le souverain en images dans la Sicile normande

Au cœur de la Méditerranée, la Sicile a toujours été un territoire stratégique d’un point de vue à la fois politique et commercial. Au XIIe siècle, sous les Normands, l’île connaît une des périodes les plus florissantes de son histoire, donnant naissance à une civilisation originale marquée par les différentes communautés et par le phénomène d’acculturation. La conquête de la Sicile par les Normands s’achève en 1091 avec la prise de la dernière place forte arabe, la ville de Noto. Elle s’exerce sur une population composite, un microcosme religieux et linguistique sur lesquels les souverains normands greffent leur propre processus d’unification. Hugues Falcand, chroniqueur contemporain de Guillaume II (1166-1189), nous renseigne sur ce procédé : « Le souverain s’informe avec une extrême diligence des coutumes, des rois et des peuples, afin de s’approprier tout ce qu’il pourrait trouver de beau et d’utile ». Si cette citation, resituée dans son contexte, s’applique à l’administration royale, elle pourrait tout aussi bien refléter l’attitude des rois normands face à la représentation de leur pouvoir. […]

Lire la suite de l’article dans la revue « Perspective ».

Découvrir aussi « Pourquoi faire l’histoire du manteau de Roger II de Sicile ? », l’entretien donné par Valérie Theis au magazine L’Histoire.

Publié le 1 juin 2021
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