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La mondialisation par le casque colonial

Chaque semaine, Entre-Temps accompagne la diffusion du dernier numéro de « Faire l'histoire », le nouveau magazine d'Arte qui raconte l'histoire à partir des objets. L'historien·ne présent·e à l'écran exhume un article, des images, une vidéo pour prolonger l'épisode, plus loin, ou ailleurs. Cette semaine, pour continuer à faire l'histoire du casque colonial, Sylvain Venayre convoque l'article que Manuel Charpy lui consacre dans l'ouvrage "Le magasin du monde. La mondialisation par les objets du XVIIIe siècle à nos jours" paru chez Fayard en 2020.

Dans l’ouvrage collectif que Pierre Singaravélou et Sylvain Venayre ont dirigé en 2020 aux Éditions Fayard, intitulé Le magasin du monde. La mondialisation par les objets du XVIIIe siècle à nos jours, Manuel Charpy, spécialiste de l’histoire du vêtement et de la mode, a consacré un article au casque colonial.

Pour continuer à faire l’histoire, sur Entre-Temps, Sylvain Venayre propose de (re-)parcourir cet article dont la rédaction est contemporaine du tournage de l’épisode diffusé sur Arte samedi dernier.

Nous remercions les Éditions Fayard de nous permettre de rendre l’article disponible pour les lecteurs d’Entre-Temps.

Comment s’habiller pour conquérir et dominer le monde ? L’armée anglaise tranche en 1878 en faveur du pith helmet, casque en liège, couvert de coton blanc, avec un aérateur au sommet. Il couvre dorénavant les soldats anglais pour « les stations de la Méditerranée, dans les Indes occidentales, les îles Bermudes, les possessions du cap de Bonne-Espérance, de Ceylan, de Hong Kong et de Malacca, dans les îles Maurice et Sainte-Hélène, au Canada, dans les établissements de l’Afrique occidentale et enfin aux Indes », note la Revue militaire de l’étranger. La question du choix du couvre-chef se pose dès le début du xixe siècle. En 1802, le général Leclerc qui tente d’écraser la révolution à Saint-Domingue peut écrire au ministère de la Marine : « Il ne faut que des chapeaux à haute forme, pour qu’il y ait un intervalle entre la tête de l’homme et la partie supérieure du chapeau. »

Et de commander 20 000 chapeaux ronds et hauts pour « préserver le soldat des coups de soleil qui les mènent à l’hôpital ». Le bicorne ne convient pas sous ces latitudes. Avec les colonisations de l’Inde et de l’Algérie à partir des années 18201830 puis de l’Asie du Sud-Est et de l’Afrique, les armées européennes cherchent des équipements pour se protéger du climat. La Compagnie anglaise des Indes orientales est la première à équiper ses officiers d’un casque spécial lors des guerres contre le royaume sikh (18451849). Léger, ventilé et blanc, il ressemble à un haut-de-forme ou shako. Avant son adoption officielle en 1878, il se répand dans l’armée anglaise lors de la répression de la révolte des cipayes, puis dans les années 1870 lors des guerres contre les royaumes ashanti et zoulou. Il se diffuse vite dans la marine française, l’armée hollandaise en Indonésie et jusque dans la marine brésilienne vers 1920.

Lire la suite de l’article « Le casque colonial » extrait de Le magasin du monde. La mondialisation par les objets du XVIIIe siècle à nos jours, Fayard, 2020.

Découvrir aussi « Pourquoi faire l’histoire du casque colonial? », l’entretien donné par Sylvain Venayre au magazine L’Histoire.

Publié le 5 octobre 2021
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