Confection pour dames. Rue de Turenne, Paris, 1998

Historiennes et historiens arrivent toujours un peu tard. Du monde fourmillant de la confection à Paris il ne reste que très peu chose. Ce monde s’est pourtant effondré il y a peu, doucement à partir des années 1990 puis brutalement en 2005 avec la fin des accords multifibres. Les petits ateliers avec leurs cascades de sous-traitants ne laissent que quelques photographies et du papier à en-tête mais pas la comptabilité du quotidien ou les dessins. Quant aux témoins interrogés, ils préfèrent raconter leurs parcours de migrants, de réfugiés, de rescapés que le détail du travail. Ce film montre la fabrication de la mode ordinaire, du prêt-à-porter. Pour les lectrices et lecteurs des archives et des monographies industrielles du XIX^e siècle sur la confection, son organisation du travail est étrangement familière avec sa styliste, son coupeur, ses couturières en chambre, ses apiéceurs, ses finisseuses, ses bûches et ses échantillons, ses circulations dans Paris et ses acheteurs de Province. La maison familiale créée en 1955 était dédiée à la confection pour dames. Boutique de grossistes au rez-de-chaussée rue de Turenne, travail dans les appartements. Albert à la gérance, sa femme Annette styliste et sa belle-sœur Jeannine vendeuse et quelques employés. En 1997-1998, devinant la fin proche de la maison, des vidéastes amateurs et amis de la famille, Julien et Génia, enregistrent ce monde et son organisation.

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Rue de Turenne, Paris, 1998. Confection pour dames