La science en spectacle
Chaque semaine, Entre-Temps accompagne la diffusion du dernier numéro de « Faire l'histoire », le nouveau magazine d'Arte qui raconte l'histoire à partir des objets. L'historien·ne présent·e à l'écran exhume un article, des images, une vidéo pour prolonger l'épisode, plus loin, ou ailleurs. Aujourd'hui, pour prolonger son histoire du canard de Vaucanson, Mélanie Traversier nous invite à lire le chapitre VII du livre de Marie Thébaud-Sorger, "L'Aérostation au temps des Lumières" publié aux Presses universitaires de Rennes en 2009.
Au XVIIIe siècle tout le monde parlait du canard de Vaucanson, mais plus personne ne sait à quoi il ressemble. Jacques Vaucanson est un ingénieur français qui perfectionna les métiers à tisser et se rendit célèbre par divers automates. Le plus fameux, c’était ce canard mécanique qui simulait la digestion et la défécation. Présenté au public en 1739, cet automate suscita l’engouement des curieux et des savants. « Le hardi Vaucanson, rival de Prométhée, semblait de la nature, imitant les ressorts, prendre le feu des cieux pour animer les corps », écrivait Voltaire, qui s’interrogeait sur l’homme machine. Pourquoi en raconter l’histoire ? Parce qu’elle permet de plonger en un temps où la connaissance scientifique était indissociable de la recherche, de l’artifice et du merveilleux. Mélanie Traversier, spécialiste de l’économie du spectaculaire au siècle des Lumières et de l’histoire des techniques, nous mène sur les traces de cet étrange automate.
Pour prolonger cette histoire, sur Entre-Temps, elle nous invite à lire le chapitre VII du livre de Marie Thébaud-Sorger, L’Aérostation au temps des Lumières publié aux Presses universitaires de Rennes en 2009. L’auteur consacre ce chapitre, intitulé « Dramaturgie de l’envol« , à la manière dont les sciences se mettent en scène au XVIIIe siècle et au jeu qui s’instaure entre ingéniosité technique, divertissement et émerveillement.
Les peintres se font parfois les relais de ces expériences scientifiques. C’est le cas, en 1785, de Louis-Joseph Watteau qui représente « La quatorzième expérience aérostatique de Monsieur Blanchard accompagné du chevalier Lépinard. Faite à Lille en Flandre le 26 août 1784. » (conservé au Musée de l’Hospice Comtesse à Lille) dont la version gravée ci-dessus est disponible sur Gallica.
Découvrir aussi « Pourquoi faire l’histoire du canard de Vaucanson ? », l’entretien donné par Mélanie Traversier au magazine L’Histoire.