Le rituel de la main de justice
Chaque semaine, Entre-Temps accompagne la diffusion du dernier numéro de « Faire l'histoire », le nouveau magazine d'Arte qui raconte l'histoire à partir des objets. L'historien·ne présent·e à l'écran exhume un article, des images, une vidéo pour prolonger l'épisode, plus loin, ou ailleurs. Aujourd'hui, Elisabeth Schmit prolonge son histoire de la main de justice en nous invitant à parcourir l'exposition virtuelle de BnF consacrée à Fouquet.
Entre effigie iconographique et simple bâton de commandement, Elisabeth Schmit propose, dans ce nouveau numéro, de faire l’histoire à la « main de justice » des rois capétiens du Moyen Âge.
Second sceptre au moment du rituel du sacre royal, la main de justice apparaît au XIIIe siècle comme une effigie insigne, qui manifeste précisément que le roi ne juge plus, mais délègue, par sa main, la justice à des tribunaux et cours souveraines, qui vont faire du droit la base du pouvoir. Et inversement…
Dans la foulée d’expositions organisées dans ses murs, la Bibliothèque nationale de France met à la disposition du grand public des « galeries virtuelles » sur des thèmes extrêmement variés. Une exposition présentée sur le site Richelieu en 2003 a ainsi donné lieu à son pendant virtuel, consacré à Jean Fouquet, peintre et enlumineur du XVe siècle.
On peut y découvrir une présentation générale de l’exposition, de très belles enluminures mais aussi quelques « gros plans » sur des thèmes ou pratiques chers au peintre enlumineur. En écho à la main de justice, on peut y décrypter par exemple la cérémonie du sacre, dont les détails, décors, objets et costumes sont restitués par Fouquet selon ses critères et objectifs propres. Il contribue ainsi, comme d’autres artistes et auteurs du temps, à retisser l’histoire des rois de France depuis son XVe siècle.
Découvrir aussi « Pourquoi faire la main de justice ? », l’entretien donné par Elisabeth Schmit au magazine L’Histoire.