Façonner

L’histoire sous vitrine : gravir une montagne

Entre-Temps se prête au jeu d’un nouveau format : le récit d’une mise en vitrine de l’histoire. Dans un musée, dans un métro, dans un resto ou tout simplement dans son salon, l’histoire se donne aussi à voir sous vitrine. Il s’agit, dans cette nouvelle série, d’explorer les motifs d’une écriture exposée de l’histoire, à partir de la photo prise d’un de ces espaces devant lesquels on s’arrête. Aujourd’hui, on met ses chaussures de rando.

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Photographie de l’autrice

De l’objet aux représentations, tel est le chemin sur lequel nous guide la Cinémathèque d’images de montagne[1]. Tout récemment ouvert au public, elle a trouvé un refuge à Gap : une ancienne usine de battage d’une plante fourragère, la fenasse. Dans le bâtiment rénové, dont le passé agricole est rappelé par quelques machines restaurées, un cinéma, une exposition et un beau projet : celui de conserver et de diffuser les films tournés en montagne, des réalisations d’amateurs aux rushes de professionnels, disponibles aussi sur leur plateforme en ligne. Alors, les écrans parsèment les espaces et les instants filmiques sont accompagnés des objets, matériel de paysans ou d’aventuriers, sous ou hors vitrine.

En commençant par nous faire partager des moments de la vie en montagne au début du XXe siècle, entre élevage et battage des blés, les séquences nous montrent progressivement le chemin des changements de représentation de cet espace. De l’alpinisme à l’escalade, les femmes et hommes se dépassent pour en gravir les sommets, alors qu’au pied des pentes, les aménagements pour les sports d’hiver transforment l’espace. Entre les moments d’alpinisme de Marcel Ichac et les vidéos des amateurs de base jumping, l’exposition nous conduit jusqu’au bout d’une aventure.

Et, pour clore cette exposition, une dernière paire de chaussures, trouée, nous raconte une nouvelle histoire. Celle de Nicolas Jean, dont le cartel nous explique l’expérience : « Lors de son enchaînement des 63 sommets de plus de 3000m en Ubaye (Alpes-de-Haute-Provence), Nicolas Jean n’a utilisé que cette seule paire de baskets. Un produit pour le moins optimisé lors de cette aventure volontairement minimaliste. »

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Photographie de l’autrice

[1] https://www.cimalpes.fr/

Publié le 22 novembre 2022
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