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La vie tourmentée de l'espion Peter K : la dernière pièce du dossier

Le jeu d'écriture biographique participative lancé par Entre-Temps en novembre dernier s'achève aujourd'hui. Il y a un an, un document d'archive anonyme avait été donné comme point de départ. Il retraçait, sous la forme d'une brochure, le parcours de Peter K, espion entre la RDA et la France dans les années 1950-1960. Le but du jeu : constituer sur ce personnage énigmatique un dossier documentaire, un carton d’archives dont seule la première pièce – la brochure – sera authentique. Cette semaine, Entre-Temps dévoile la dernière pièce du dossier et raconte l'histoire de ce fameux Peter K.

En novembre dernier, la revue Entre-Temps lançait un jeu d’écriture biographique collective. Comme point de départ, nous diffusions alors le seul document d’archive authentifiée en notre possession au sujet d’un certain Peter Kranick, espion entre la RDA et la France dans les années 1950-1960. Ce document, anonyme et conservé aux Archives nationales, retrace, sous la forme d’une brochure rédigé en 1966, au lendemain de sa condamnation, le parcours de celui que nous nommions alors Peter K.

À la suite de la diffusion de cette brochure, nous invitions les lectrices et les lecteurs d’Entre-Temps à participer à l’écriture, fictive et collective, de sa biographie à travers la constitution d’un dossier documentaire, un carton d’archives, dont seule la première pièce – la brochure – serait authentique. Il appartenait alors aux participantes et aux participants d’imaginer, d’inventer, de produire une archive susceptible d’être versée au dossier, en s’engageant à prendre en compte les participations précédents et les informations contenues dans les pièces déjà produites, ainsi que dans la brochure.

Quelques jours plus tard, nous recevions une première contribution, onze autres suivirent.

Nous vous racontons, aujourd’hui, l’histoire de notre Peter K, retracée à partir du dossier que nous avons constitué, collectivement et qui est disponible, dans sa version intégrale, ici.

Voilà ce qu’on y apprend:

Peter K avait développé des techniques de transmission très techniques et perfectionnées des documents susceptibles d’intéresser les services est-allemands, qui impliquaient souvent la présence de sa femme Renée Kranick.

Peter K se sentait plutôt bien en prison, en se sachant surveiller en permanence et y a sympathisé avec son premier codétenu, un faussaire, avec qui il partageait des savoirs complémentaires.

Peter K portait des chemises à carreaux et avait des sourcils en accent circonflexe.

Peter K avait un complice nommé Hans Joachim Bammler, entendu par deux agents français le 2 septembre 1966.

Peter K était membre du réseau de Markus Wolf et a vécu en France de 1963 jusqu’à son arrestation en 1966.

Peter K semble avoir eu un rôle au sein du département des transmissions du ministère de la Défense.

Peter K se sait suivi depuis l’été 1865.

Peter K s’est payé, le 24 janvier 1966, une Mercedes 600 Pullman.

Peter K était très habile de ses mains.

Peter K utilisait, pour communiquer ses informations, la méthode de cryptage Cézanne.

Peter K était encore en prison en juin 1975, au moment de la libération de sa femme Renée Kranick.

Pour conclure l’enquête, nous divulguons aujourd’hui la dernière archive du dossier, envoyé par Jean-Louis Fassi cet été. Peter K y raconte avoir rencontré, à un moment de sa vie, une certaine Sofia Plisetska. Ce document a été retrouvé par un groupe de chercheurs à Moscou, en 1991, au moment de l’ouverture des archives au public. Le voici :

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C’est donc la dernière pièce de notre dossier Peter K.

Publié le 21 septembre 2021
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