Réstitution virtuelle de la Rome antique
Depuis le milieu des années 1990, différents programmes de numérisation de sources anciennes ont permis de reconstituer des contextes, des univers et des ambiances urbaines passées. Trois projets, centrés sur trois villes et périodes historiques différentes – Venise, Rome et Paris – nous permettent de présenter quelques approches et méthodes pour obtenir ces restitutions virtuelles. Par contraste avec d’autres entreprises de reconstitutions, associées notamment aux films, séries ou jeux-vidéos, ils ont pour point commun de penser un aller-retour constant entre les sources et les modèles virtuels. Avec des ambitions et des moyens différents, ils illustrent tous les trois comment les humanités numériques introduisent de nouveaux modes de compréhension du passé.
Depuis 1994, l’équipe de recherche « Plan de Rome » de l’Université de Caen travaille sur une reconstitution virtuelle de la ville au IVe siècle après J.C. A partir d’une maquette en plâtre réalisée par l’architecte Paul Bigot au début du XXe siècle, et en alliant l’étude des textes, vestiges archéologiques et iconographiques avec le savoir-faire du Centre interdisciplinaire de réalité virtuelle (CIREVE), le projet s’attache à restituer le tissu urbain et l’intérieur de certains bâtiments de la capitale de l’Empire romain.
Pour ses concepteurs, on peut distinguer une double utilisation du « Plan de Rome ». Scientifique tout d’abord : la visite virtuelle a ainsi permis de renouveler les approches de la Rome antique du point de vue de l’histoire urbaine ou de l’histoire des techniques. Utilisation pédagogique et médiatique également : le projet étant conçu comme un « activateur de curiosité » pour l’histoire romaine auprès d’un public élargi.
Cette vidéo de présentation vous permettra de découvrir la maquette de Paul Bigot, le site offrant également des visites virtuelles de certains monuments de la ville antique :
En complément, nous vous proposons cet article de Philippe Fleury et Sophie Madeleine, de l’Université de Caen, permet de revenir sur les enjeux épistémologiques et de développer les usages possibles du « Plan de Rome » :