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Mai 68 en France, mémoires plurielles, histoire méconnue ?

Comme l’ont rappelé Pierre Nora et d’autres historiens, la mémoire et son processus de « mise en histoire » sont l’objet de luttes incessantes, de désirs de reconnaissance et de combats. Toutefois, certains conflits demeurent difficiles à pacifier, surtout ceux qui ont entraîné dans l’opinion publique des oppositions très tranchées, à l’image de mai-juin 1968.

2018 marque la commémoration du cinquantenaire d’un événement pouvant être considéré comme le plus grand mouvement de masse de l’histoire de France, et plus largement d’une partie du monde. Nous proposons ici de revenir sur la manière dont s’est construite au plan national, la mémoire de cet événement. Nous souhaitons particulièrement insister sur le rôle joué par les salariés français au cours de cette période. Leur place a été progressivement oubliée au profit des étudiants. Il faut dire qu’au moment même où le « continent ouvrier est devenu un non-sens » (Zancarini-Fournel, Delacroix), on ne saurait trop rappeler l’importance qu’a eu le mouvement ouvrier sur le cours du XXe siècle.

L’instrumentalisation de mémoires concurrentes ?

Conflit emblématique, il a laissé des traces profondes dans les imaginaires politiques, sa portée et son retentissement à court, moyen et long termes, en faisant un objet d’histoire passionnel, souvent instrumentalisé. En dépit des travaux récents des historiens, un survol rapide de la bibliographie suffit à montrer combien le prisme a été déformé. Si l’élan social de mai-juin 1968 a largement impacté le monde du travail, avec plus de 6 millions de salariés grévistes, le souvenir laissé dans la mémoire collective s’est progressivement dilué à mesure que le secteur tertiaire se développait.

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Publié le 7 mai 2018
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