Dessine-moi une archive. Atelier avec Florent Grouazel et Younn Locard au festival d’histoire populaire de Créteil

« Dessine-moi une archive ». Dans cet atelier proposé par Entre-Temps au festival d’histoire populaire de Créteil, chaque participant·e rapportera une archive personnelle et/ou familiale. Les auteurs de bande dessinée Florent Grouazel et Younn Locard les accompagneront pour que chacun·e réalise le dessin de son archive et que toutes et tous construisent ensemble le récit dessiné d’une histoire partagée, collective et populaire.

L’atelier aura lieu le samedi 8 juin de 14h à 17h aux Archives départementales du Val-de-Marne. Il est ouvert à 15 participant·e·s (enfants & adultes). Il n’est pas nécessaire de savoir dessiner pour y participer. 

Inscription nécessaire ; accès au formulaire en ligne ici. Vous pourrez bientôt trouver plus d’informations pratiques sur le site du festival. (Le présent article sera mis à jour et les retranscrira.)

Nos archives pour d’autres histoires

Tous, toutes, nous avons des archives. Des textes, des images, des objets ; autant de documents que nous conservons. Certaines archives sont soigneusement exposées ; d’autres, stockées avec plus ou moins de soin, plus ou moins d’ordre. Ces archives nous sont personnelles. Nous les avons constituées nous-mêmes ou elles nous ont été transmises. Nous nous y attachons, les passons, les détruisons parfois, sans oublier que ces archives ont aussi une vie et un parcours en dehors de nous. 

Depuis plusieurs dizaines d’années, l’investigation historique s’est emparée des archives personnelles, au point qu’il est possible de parler d’une « banalisation des archives ordinaires » (P. Artières & D. Kalifa). Mais interroger nos propres archives participe d’un autre mouvement encore, et permet d’explorer de nouvelles façons d’écrire l’histoire, d’être historiens et historiennes – à ce propos, les contributions à notre série « Nos archives » sont toujours bienvenues –, surtout lorsqu’il s’agit de les raconter par le dessin..

Vos archives pour une histoire populaire

Pour l’atelier du 8 juin, nous invitons les participant·e·s à rapporter chacun·e une archive personnelle et/ou familiale qui permettra d’ajouter une pierre – ou un son, un texte, une image – à une histoire populaire, voire à une histoire des paroles populaires. 

L’atelier s’insère en effet dans la programmation de la première édition du festival d’histoire populaire de Créteil, qui s’affirme « comme un espace privilégié de partage et de renouvellement des hiérarchies et des frontières habituelles ». Cette édition est consacrée aux paroles populaires et à leur enregistrement sur différents supports, en interrogeant tant leurs formes orales qu’écrites, leurs déformations, et les silences qui les fragmentent, les recouvrent. Le vendredi 7 et le samedi 8 juin 2024, dans quatre lieux à Créteil, le festival « souhaite redonner la parole à des groupes sociaux invisibilisés par les représentations dominantes. »

C’est donc à pratiquer une histoire populaire que les participant·e·s sont invité·e·s, en tant qu’elle est histoire sociale, qui « décentre » le regard et l’oreille, et en tant qu’elle est faite pour toutes et tous, mais aussi par toutes et tous. 

Réaliser une fresque collective, avec Florent Grouazel et Younn Locard

L’atelier « Dessine-moi une archive » sera conduit par les auteurs Florent Grouazel et Younn Locard, dont la collaboration, notamment dans le cadre de la bande dessinée Révolution, n’a plus de secret pour les lecteurs et lectrices d’Entre-Temps. Les deux auteurs, qui ont plusieurs fois animé des ateliers d’écriture et de dessin, souhaitent que les participant·e·s de l’atelier produisent une narration à partir de l’ensemble des archives qu’ils et elles auront apportées (on le répète : texte, image, objet…). L’objectif est « de partager des histoires, de mettre en relation les dessins » précise Florent Grouazel. 

Les participant·e·s n’auront pas à reproduire exactement chaque archive. Rappelons-nous que dans Le petit prince d’Antoine de Saint-Exupéry, à qui le titre de cet atelier « Dessine-moi une archive » est emprunté, les tentatives les plus appliquées du narrateur à dessiner un mouton sont décevantes. Le mouton le plus vivant est invisible, il se loge finalement dans le dessin d’une caisse trouée, donc dans la suggestion et dans l’imagination. Dans le même esprit, pour l’atelier, les deux auteurs inviteront les participant·e·s à dessiner leur archive mais sans se borner à la copier : en s’ouvrant à ses possibles et à la fiction. 

Pour illustrer l’atelier, les auteurs ont réalisé le dessin d’une grande malle de voyage, à l’ancienne, avec son anse en cuir, ses fermoirs et sa serrure. Posée à l’horizontale, couvercle grand ouvert, elle contient une foule de petits personnages. L’un d’entre eux, dressé sur le rebord de la malle, regarde au loin, dans notre direction. L’archive est pleine de vies passées, d’instants, de souvenirs. C’est un jeu de miroirs : on peut regarder une archive, mais elle aussi nous regarde et nous interroge. Elle est un point de départ possible, le début d’un récit oscillant entre réalité historique et fiction.

C’est vers le dessin de cela que les auteurs veulent conduire les participant·e·s, ce que l’archive contient, ce qui en déborde, ce qui la relie à nous, et ce qui relie les archives entre elles. L’atelier se veut un moment de découverte et de rencontre, de mise en commun d’expériences du passé et du présent, par l’élaboration de la fresque fictionnelle d’une histoire populaire, pleine de dessins d’archives. 

Déroulé de l’atelier 

• Accueil par Margot Renard & Aurélien Peter, du comité de rédaction d’Entre-Temps.
• L’atelier en lui-même commencera par un tour de table de présentation des participant·e·s et de l’archive que chacun·e a apporté. 
• Florent Grouazel et Younn Locard détailleront ensuite les étapes, la démarche et le but de l’atelier. Quelle histoire raconter à partir de l’archive ? Comment la raconter ? Quels thèmes cherche-t-on à aborder à travers elle ?  Les auteurs guideront les participant·e·s dans le choix des histoires et des dessins que chacun voudra effectuer. 
• En fin d’atelier, le groupe cherchera à mettre les dessins en relation entre eux, à tisser des fils, à écrire une histoire commune.
• Les participant·e·s repartiront avec le dessin de leur objet.