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Cette semaine sur Entre-Temps
Ancienne centrale hydroélectrique (Anaïs Boudot) (2)

Espagne déshabitée : troisième étape

Par Anaïs Boudot, Marine Delouvrier et Hervé Siou

Hier, dimanche 28 avril, la population espagnole devait élire ses députés et une partie de ses sénateurs. Si les élections législatives - les "Elecciones generales de España" - ont confirmé l'assise du socialiste Pedro Sanchez, elles signent dans le même temps le retour de l'extrême droite au Parlement. Notre série sur l'Espagne est aussi, en quelque sorte, un moyen de comprendre comment les histoires qui traversent les territoires sont, en un sens, à l'image des luttes politiques contemporaines. Après l’ancienne mine d’Alquife, la troisième étape de ce tour d’Espagne nous conduit dans la région historique de la Manche, entre Albacete et Valence. L’histoire de Villa de Ves n’est pas simple. Entre la centrale hydroélectrique, l’ermitage du Cristo de la Vida, le Molinar et le vieux bourg du Villar, le territoire de la commune se trouve morcelé et marqué par des dynamiques multiples. Le fleuve Júcar semble avoir voulu générer ici des mondes différents et complémentaires à chaque étape de son parcours dans le canyon.
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Comment se fabriquent les programmes d'histoire ?

Présenté par Pauline Guillemet

La réforme du baccalauréat et du lycée, annoncée par le ministre de l'Éducation nationale en février 2018, a entraîné la constitution de groupes d'experts chargés, par le Conseil supérieur des programmes (CSP), de concevoir des projets de programme pour le nouveau lycée. En l'espace de six mois, les programmes ont été rédigés. Ils ont ensuite été validés par le CSP en novembre 2018 et vont entrer en vigueur à la rentrée 2019 afin de permettre l'organisation du nouveau baccalauréat en 2020. La revue Ballast s'est entretenue avec l'historienne et enseignante Laurence de Cock qui souligne les régressions majeures que comportent les nouveaux programmes d'histoire.
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À qui appartient la cathédrale ?

Par Patrick Boucheron

L’incendie partiel de la cathédrale Notre-dame de Paris, le 15 avril 2019, a suscité une grande émotion patrimoniale. Son ampleur et son intensité étaient à la mesure des identifications emboîtées — religieuse, urbaine, nationale, mondiale — que suscite la cathédrale. Les cendres n’étaient pas encore froides que cette émotion révélait sa nature toute politique. Mais au-delà de la situation proprement parisienne (et donc royale) de Notre-Dame, celle-ci ne fait qu’accentuer un trait spécifique à toutes les cathédrales européennes. Celles-ci ne sont pas seulement les églises de l’évêque, mais bien celles de la communauté urbaine, et les chantiers sont évidemment le lieu de toutes ses disputes — et notamment entre la puissance des marchands et la volonté de la commune d’affirmer que la cathédrale redéfinit la notion même de bien public. « A qui appartient la cathédrale? » Cet article est paru en 2000 dans un recueil de "Mélanges offerts à Jean-Louis Biget", grand historien de la cathédrale d’Albi, qui a su montrer comment elle était une pétrification de la richesse captée par le prélèvement seigneurial et contribuait à réorienter les surplus agricoles vers l’économie urbaine. Le volume, intitulé "Religion et société urbaine au Moyen Âge", était dirigé par Patrick Boucheron et Jacques Chiffoleau et édité par les Publications de la Sorbonne. Exhumer cet article aujourd’hui, c’est se souvenir que si un bon nombre de réactions à l’incendie de 2019 prennent pour médiéval ce qui est surtout caractéristique de sa réinvention au XIXe siècle, il y a symétriquement des débats contemporains qui trahissent une profondeur historique plus ancienne que celle qu’on leur suppose et qui, de ce fait, plonge dans le Moyen Âge. Mais un « autre Moyen Âge », comme le disait Jacques Le Goff, plus politique, plus urbain, plus inventif.
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