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Par les vivants : traces pédagogiques au lycée Feyder d'Épinay-sur-Seine

Cette année, des élèves de seconde du lycée Feyder à Épinay-sur-Seine participent avec leur professeur d’histoire-géographie au projet « Par les vivants », qui prévoit l’élaboration de parcours sonores géolocalisés à partir de documents d’archives sur l’histoire des familles juives d’Épinay pendant la Seconde Guerre mondiale. Pour ce premier volet, leur enseignant Jean-Marie Evrard revient sur la genèse du projet avec Annabelle Paillery Guichard, l’initiatrice et conceptrice du projet.

La rue de Paris à la Libération, extrait de Roger Mansuy, « Epinay-sur-Seine. Ma ville », Éd. Ipanema, 2011.

 

Septembre 2020 : l’année scolaire débute au sein du lycée Feyder. Dans la salle F0-07i, l’ambiance est déjà chaude en cette fin de matinée malgré l’ombre que projettent les modules préfabriqués qui jonchent la cour de récréation, chantier de réhabilitation oblige. Pas trop de bruit ce matin, le chantier est calme, les élèves de seconde 208 aussi. Je ne les connais que depuis quelques heures. Je les ai rencontrés pour la première fois une semaine plus tôt en tant que professeur principal. Certains m’ont demandé pourquoi ils avaient une heure supplémentaire inscrite à leur emploi du temps par rapport aux autres classes de seconde. La réponse leur est donnée ce mercredi matin : là où il est écrit « heure de vie de classe », ils travailleront en fait sur le projet Par Les Vivants, qui deviendra petit à petit, dans nos bouches, le projet PLV.

Le projet Par Les Vivants a pour objectif de faire réaliser aux élèves un parcours audio géolocalisé sur l’histoire des familles juives vivant à Épinay-sur-Seine pendant la Seconde Guerre mondiale. Les élèves vont donc devoir analyser des documents d’archives, rédiger et enregistrer des récits tirés de ces documents puis monter les capsules audio qui composeront le parcours.

Une fois la présentation très (trop ?) magistrale achevée, une question de la part de B… : « Mais Monsieur, qu’est-ce qu’on va faire en fait ? ». Et là, un vertige : au bord de quoi les amené-je ?  Pourquoi me lancer dans un tel travail avec les élèves ? Ma préparation est-elle suffisante ? Ce sont les motivations et les coulisses de la mise en œuvre de ce projet avec les élèves que j’aimerais exposer ici. Pourquoi et comment prépare-t-on un projet comme Par Les Vivants avec une classe ?

Tout commence par un message. Celui reçu fin février 2020 d’un des IA-IPR[1] d’Histoire-Géographie de l’académie annonçant que des places pour une formation intitulée « Par Les Vivants. Enseigner l’histoire de la Shoah » sont disponibles. Je m’organise avec la direction de mon établissement et je découvre les 5 et 6 mars derniers le projet Par Les Vivants. Je ne suis donc pas le créateur du projet mais seulement un continuateur. Laissons ici la parole à Annabelle Paillery Guichard, l’une des collègues à l’origine de cette expérience :

Le projet Par les vivants repose sur un constat à partir de mon expérience d’enseignante : la méconnaissance par nos élèves des populations juives. Leur connaissance se fait presque exclusivement au moment de l’enseignement de l’histoire de la Shoah. Et elle est très souvent réalisée à partir des lieux d’exécution au moment de la destruction des populations. Cette entrée Par Les Vivants invite également à sortir des images iconiques, comme celle de « L’enfant juif de Varsovie » ou des seules images du « Juif » vu et défini par l’antisémitisme. Enfin, les enseignants n’ont pas forcément reçu dans leur parcours universitaire un enseignement sur « la présence juive, sur sa spécificité dans l’histoire européenne comme sur son apport particulier à l’identité de la France[2] ». Et c’est pourquoi, la formation continue est essentielle pour enrichir nos pratiques. Mais il m’a semblé également nécessaire de tisser des liens avec la recherche. Les travaux remarquables d’Isabelle Backouche et Sarah Gensburger « ça s’est passé ici, les Parisiens racontent la Shoah » montrent qu’il est possible de faire partager un savoir savant à un large public.

Dans ces cheminements, les écrits de Marielle Macé ont une place particulière : « En vérité le but (est-ce si choquant ?) n’est pas de singulariser chaque vie perdue. C’est presque le contraire : l’éprouver semblable, c’est-à-dire aussi dissemblables. Et s’éprouver semblables-dissemblables[3]. » Ce passage est la colonne vertébrale de tous les parcours Par les vivants. Les élèves ont pu, par le travail dans les archives, percevoir comment l’autre semblable-dissemblable et donc égal, est rendu par l’antisémitisme en idée et en action exclusivement dissemblable. Ils ont ainsi mis en œuvre et pu ressentir une valeur si difficile à enseigner : la fraternité.

Par les vivants tente donc de restituer par la mise en voix des archives (parler vivant) un monde social (et non des biographies) ainsi que les interactions entre des populations juives et non juives dans une géographie sensible.

Toute la question était de trouver comment mettre en œuvre Par les vivants. Ce projet expérimental a été proposé en novembre 2017 à la Direction du Numérique pour l’Education (DNE) et à la DGESCO[4]. Quatre pilotes se sont déroulés en 2018-2020 à Cambrai dans l’académie de Lille (Frank Gilson, professeur histoire géographie), à Versailles dans l’académie de Versailles (Isabelle Coquillard, professeure histoire géographie), à Alençon dans l’académie de Normandie (Marie-Edith André, professeure Lettres histoire géographie) et dans mon lycée à Nemours dans l’académie de Créteil[5]. Cette œuvre collective créée par les élèves ne peut se réaliser que dans le cadre d’une approche transdisciplinaire : ce fut le cas par exemple dans l’académie de Créteil puisque les professeures en s’appuyant sur les programmes de lettres, option management et gestion, documentation, sciences numériques et technologie (SNT) et l’enseignement moral et civique (EMC) ont pu conduire ce projet.

J’assurais le pilotage de ces parcours avec madame Anne-Françoise Pasquier, IA IPR histoire géographie, référente Pôle civique académie de Versailles.

Pour l’équipe Par les vivants, c’est une grande satisfaction que des élèves du Lycée Feyder suivent le projet car il a été pensé pour être transférable. Et d’autres Par les vivants sont à envisager avec les élèves autour des populations juives, tziganes ou des migrations, et dans d’autres contextes et à d’autres périodes de l’histoire.

J’ai découvert cette présentation lors de la formation dispensée en mars 2020. Pourquoi avoir alors choisi d’y participer ? Lorsque j’ai commencé à travailler il y a une dizaine d’années, ma formation universitaire n’avait pas pu couvrir la totalité des sujets que j’allais enseigner. Comme beaucoup de mes collègues, la Shoah faisait partie de ces angles morts. Lorsque durant mes premières années d’enseignement en collège, j’ai été confronté au programme de 3ème traitant de ce sujet, je n’ai pu que constater mon absence de connaissances précises et j’ai donc entamé des lectures, des formations pour me mettre à jour et pouvoir l’enseigner. Ce processus de formation continue m’a fait partager les interrogations de beaucoup de mes collègues : comment peut-on enseigner le mieux possible l’histoire de cet événement ?

Quand on enseigne la Shoah, notre cours se trouve enserré par trois écueils. Le plus important est celui qui nous fait passer d’un cours d’histoire à un cours moralisateur centré sur l’émotion, qui évacue la complexité historique pour se résumer à un « plus jamais ça ». Les deux autres problèmes, auxquels j’ai été très rarement confronté, sont les réactions des élèves comparant voire mettant en concurrence les victimes de la Shoah aux victimes d’autres périodes historiques et les préjugés antisémites qui peuvent s’exprimer alors, parfois très innocemment.

La voie empruntée par le projet Par Les Vivants me semble être une solution pour répondre à ces problèmes et aux questionnements actuels sur l’enseignement de cet événement. Ce projet poursuit la trace entamée par d’autres, je pense ici au projet Convoi 77[6] auquel j’avais fait participer des élèves il y a quelques années. Plus largement et au-delà de l’enseignement de la Shoah, faire faire de l’histoire aux élèves, les initier à la pratique de la recherche me semble être une pratique pédagogique prometteuse. Elle permet aux élèves de comprendre d’où vient le savoir historique, comment il est produit et opère un dessillement pour eux : ce que j’apprends n’est pas une vérité abstraite mais le résultat d’un travail scientifique vérifiable.

De plus, je suis convaincu que faire travailler les élèves sur l’histoire locale contribue à l’incarner davantage mais aussi et surtout à « épaissir » l’espace proche des élèves, à l’historiciser. S’interroger sur ce qu’il s’est passé près de chez soi (voire chez soi), voilà selon moi une belle façon de s’approprier un peu plus son territoire.

Mettre en place un projet dans un établissement

La formation reçue a donc trouvé un terreau favorable chez l’enseignant que je suis. En mai-juin 2020, à la sortie du confinement, la décision est prise. Je vais mener un projet Par Les Vivants avec une classe l’année prochaine. Seuls points à vérifier avant que je ne me lance : obtenir l’accord de la direction et m’assurer que je peux disposer d’une heure supplémentaire hebdomadaire avec la classe qui participera au projet, classe dont je serai le professeur principal. Je mènerai ce projet avec une classe de Seconde[7].

L’accord de la direction est obtenu sans problème. Je contacte la future équipe pédagogique des Secondes 208 pour les informer du projet. Ces formalités réglées, place au travail de préparation que j’organise en fonction de différents enjeux.

Rassembler suffisamment de documents concernant les familles juives d’Épinay-sur-Seine

Le projet suppose de faire travailler les élèves sur des sources pour leur permettre d’extraire des informations au sujet de la vie des familles juives d’Épinay-sur-Seine et de comprendre à quelles exactions elles ont été soumises. Il faut donc collecter des documents au sein des archives et rechercher des ouvrages traitant du sujet.

Cela nécessite forcément de se pencher sur les ouvrages d’histoire locale. Il en existe quelques-uns, en particulier ceux rédigés par André Clipet, un ancien résistant qui s’est fait l’historien de sa commune. Mais aucune information concernant la Shoah n’y est donnée.

Parallèlement, je me suis rendu aux archives municipales d’Épinay-sur-Seine. Grâce aux conseils des archivistes, une première idée du travail à mener se dessine. J’ai pu retrouver ces sensations agréables communes à celles et ceux qui ont déjà travaillé sur des archives : l’expectative à l’ouverture d’un carton, la rapide estimation du travail qu’il va demander, le pétillement à la lecture d’un document intéressant, le désarroi quand un carton ne contient que peu ou pas d’informations utiles. Je mets en place une procédure de travail la plus efficace possible : lecture rapide du document, photographie et archivage personnel en veillant à bien noter les cotes des documents. Il faudra initier mes élèves à cette méthode, autant la pratiquer du mieux possible.

Les archives personnelles d’André Clipet sont examinées : une foule de documents permet d’apporter des éléments de contexte, des anecdotes sur la période de l’occupation et de la Libération. Photographies, classements s’enchaînent. Mais je dois avouer que les premiers cartons dépouillés sont décevants. J’apprends beaucoup mais ne trouve pas ou peu de traces des familles juives d’Épinay-sur-Seine. Au milieu du carton 5H17, enfin, des noms, des adresses : une « Liste des juifs » datée d’août 1941. Tous ceux et celles ayant effectué des recherches en dépôts d’archives ont déjà ressenti ces sentiments : joie d’« ouvrir » enfin le sujet, gravité aussi face au document, curiosité pour le prochain document que l’on espère aussi fécond. Non loin, je découvre aussi une liste non-datée des propriétés juives sous administration provisoire (j’apprendrai plus tard qu’elle a été établie en réponse à une requête allemande en juillet 1942). Peu de détails sur le sort et la vie de ces personnes durant l’Occupation mais ces documents seront exploitables par les élèves.

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La « liste des Juifs » d’Epinay, août 1941 (Archives municipales d’Epinay-sur-Seine)

Ces noms et ces adresses constituent la base me permettant d’exploiter aux Archives Nationales la série AJ38 du Commissariat Général aux Questions Juives. Nous sommes fin-juillet, les séances de travail vont s’étaler jusque fin septembre car mon ambition d’achever cette première tâche avant la rentrée s’avère impossible à réaliser. Si les dossiers de spoliations concernant des habitants, des propriétaires ou des entreprises spinassiennes sont nombreux, leur conservation sous microfilms rend la reproduction moins lisible que les documents rassemblés précédemment. Il faudra faire avec. Par contre, sur ce même site de Pierrefitte-sur-Seine, l’accès au « fichier juif » numérisé de la préfecture de police et à la base de données du centre d’archives de Bad Arolsen m’ont permis de compléter mon corpus par des sources très exploitables. Elles confirment que quelques familles juives ont été déportées à Auschwitz-Birkenau.

Évaluer ce qui peut être fait par les élèves

En même temps que ce travail de collecte indispensable, je consulte d’autres ressources. Un rapide coup d’œil sur les fonds mis en ligne par les archives départementales de Seine-Saint-Denis me convainc que c’est un travail qui peut être fait par les élèves. Ils pourront chercher et trouver des affiches, cartes postales anciennes concernant Épinay-sur-Seine. Les recensements de la commune sont aussi tout à fait exploitables. Les élèves pourront ainsi chercher si les familles étudiées vivaient déjà sur place en 1936, date du dernier recensement exhaustif avant la guerre et l’Occupation. De même, localiser sur un plan les domiciles des familles concernées sera facile pour eux et permettra aussi de se rendre sur le terrain.

En revanche, une partie des documents microfilmés que j’ai photographiés sont peu lisibles et ils sont très nombreux. Je décide tout de même de les conserver tels quels. Ils sont indispensables. Je suis aussi confronté à une grande hétérogénéité des dossiers concernant les familles. Je n’ai parfois qu’une mention dans un document. D’autres familles ou certaines entreprises sont connues par plus de cent documents différents. On verra comment on les utilisera…

Au final, j’estime que la quasi-totalité des documents sont exploitables par les élèves. Je ne les connais pas encore mais mon expérience passée au collège me permet de bien connaître les compétences des élèves de fin de 3ème. Mais je sais déjà qu’il leur sera difficile d’extraire tous les détails qu’un document peut contenir ainsi que de croiser différentes sources.

Attelé à la préparation de mes progressions annuelles, d’autres questionnements surgissent : les élèves seront-ils capables de faire le montage des enregistrements audio ou devrai-je m’y atteler ? Je n’ai pas encore la réponse au moment où j’écris ces lignes.

Travailler avec les élèves

L’ambition du projet Par Les Vivants appelle à transformer la façon de travailler avec les élèves. Il faut utiliser d’autres outils, se frotter à d’autres pédagogies. Dans mes cours, j’ai l’habitude de mettre en activité les élèves. Mais là, il s’agit d’autre chose : ils doivent eux-mêmes interroger les documents, extraire ce qui leur semble pertinent. De même, si les élèves ont traité de la Shoah en 3ème, je sais aussi qu’ils sortent d’un long confinement, que l’annulation des épreuves finales du Brevet ne leur a pas permis de réviser la période et donc d’ancrer des connaissances. Je dois donc prévoir des séances de contextualisation.

Comment ensuite leur faire analyser les documents ? Dois-je procéder à une sélection des familles auxquelles s’intéresser ? Je fais ce choix car je ne dispose pour certaines personnes que d’une mention dans un document, sans adresse, sans date de naissance. Je constitue donc des dossiers familiaux ou d’entreprises regroupant tous les documents récoltés à leur sujet.

A la pré-rentrée de l’établissement, j’apprends que les enseignants et les élèves auront accès à un ENT incluant une modalité de partage des documents. Cela m’évitera de contribuer fortement à la déforestation de la planète… Les élèves auront en plus accès à distance à ces documents, ce qui est intéressant dans un contexte de pandémie dont on ignore encore si elle ne nous conduira pas à enseigner à distance à nouveau.

Mener un projet pédagogique comme Par Les Vivants m’oblige donc à réfléchir à mon enseignement et à mes pratiques pédagogiques. C’est forcément un peu déstabilisant et les réponses que j’apporte aux questions évoquées plus haut ne sont pas forcément les bonnes. Car enseigner c’est tâtonner, faire des erreurs et s’adapter.

Au final, ce travail de préparation a permis d’identifier une cinquantaine de personnes considérées comme juives vivant ou possédant des biens à Épinay-sur-Seine. J’écris bien « considérées comme juives » car le travail futur des élèves montrera que toutes ne le sont pas. Surtout, l’histoire de ces familles n’a pas trouvé sa place dans la mémoire de l’occupation à Épinay-sur-Seine. Les commémorations depuis 1945 sont restées concentrées sur la mémoire de la Résistance, communiste en particulier. Le projet trouve donc ici une dimension nouvelle. Mes élèves seront les premiers à écrire cette histoire.

C’est avec tout le travail entamé pendant l’été et encore en cours en septembre 2020 en mémoire que je m’apprête donc à répondre à la question de B… : « Mais Monsieur, qu’est-ce qu’on va faire en fait ? »

[1] Joie des sigles dans l’Education Nationale… celui-ci signifie « Inspecteur d’Académie-Inspecteur Pédagogique Régional ».

[2] (https://www.mahj.org/fr/programme/le-judaisme-une-tache-aveugle-dans-le-recit-national-74676).

[3] Sidérer, considérer. Migrants en France, Verdier, collection La petite jaune, 2017.

[4] Direction générale de l’enseignement scolaire

[5] Par les vivants Nemours est par ailleurs lauréat Dilcrah et Lycées’UP Région Île-de-France. L’appui des corps d’inspection, du Centre pour l’éducation aux médias et à l’information (CLEMI), la délégation académique à l’action culturelle (DAAC), le réseau de création et d’accompagnement pédagogique (CANOPE), la délégation académique au numérique éducatif (DANE), des municipalités et des archives municipales, départementales et nationales est pour tous ces parcours décisifs

[6] Le projet Convoi 77 tire son nom du dernier grand convoi de déportation parti de Drancy vers Auschwitz le 31 juillet 1944. Les groupes d’élèves y participant rédigent la biographie d’un ou une déportée de ce convoi.

[7] Des connaisseurs des programmes pourraient s’en étonner. La Shoah ne figure pas au programme d’Histoire. Ce choix obéit à plusieurs contraintes. L’année de Première et de Terminale sont maintenant des années d’examens à temps plein à la suite de la réforme récente du lycée. De plus, le programme d’Éducation civique de Seconde colle aux axes du projet.

Écouter les quatre pilotes Par les vivants sur différents supports : sur izi.TRAVEL ou sur le site PAR LES VIVANTS

Publié le 19 janvier 2021
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