Façonner

Cette année sur Entre-Temps

Adrien Genoudet

Élisabeth Schmit

Pauline Guillemet

Adrien Genoudet

Adrien Genoudet est écrivain, cinéaste et chercheur en histoire visuelle. Il est docteur en arts et en cinéma après avoir soutenu une thèse intitulée « L’effervescence des images : les Archives de la Planète d’Albert Kahn » en 2018. Il est Attaché temporaire d’enseignement et de recherche (ATER) au Collège de France, attaché à la chaire du Pr. Patrick Boucheron depuis septembre 2016. Il enseigne le cinéma, l’histoire et les arts visuels à Sciences Po Paris et à l’École Européenne Supérieure de l’Image (ÉESI). Il a également enseigné à l’École des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Il a publié un premier essai "Dessiner l’histoire. Pour une histoire visuelle", [préface de Pascal Ory] (2015) et est l’auteur d’un premier roman, "L’Etreinte" (2017) et de plusieurs films présentés en centre d’arts et en festivals. En 2017, il est lauréat du premier prix de la Fondation Hugot du Collège de France. Depuis octobre 2018, il est rédacteur en chef de la revue Entre-Temps.

Élisabeth Schmit

Élisabeth Schmit est agrégée d’histoire et docteure en histoire du Moyen Âge. Elle est l’auteure d’une thèse sur la transformation des institutions judiciaires en France après les bouleversements de la guerre de Cent ans (Paris 1 / Laboratoire de médiévistique occidentale de Paris) et s’intéresse plus largement à l’histoire des pratiques judiciaires à la fin du Moyen Âge. Après avoir enseigné à l’Université Paris 1 et à l’Université de Franche-Comté, elle occupe entre 2019 et 2021 le poste ATER attaché à la chaire du Pr. Patrick Boucheron au Collège de France. Elle a par la suite mené un projet de recherche post-doctorale sur la représentation en justice à la fin du Moyen Âge, à travers l’étude des usages de la procuration au parlement de Paris (LabEx Hastec / Archives nationales). Elle est rédactrice en chef de la revue.

Pauline Guillemet

Pauline Guillemet est née en 1989. Après une double licence d’histoire et archéologie à l’Université Paris 1-Panthéon Sorbonne, obtenue en 2010, elle poursuit ses études d’histoire au Centre d’études des mondes africains (CEMAF) au sein duquel elle obtient son Master en 2012. Elle travaille alors sur le développement d’un savoir anthropologique autour des populations de la côte swahili en Afrique de l’Est à la fin du XVIIIe siècle. La préparation de l’agrégation, obtenue en 2015, la conduit vers l’histoire contemporaine. Après trois années d’enseignement dans le secondaire, elle prépare actuellement une thèse à l’Université Gustave Eiffel (anciennement Paris-Est Marne-la-Vallée) sur la théorie du gothique chez John Ruskin dans la seconde moitié du XIXe siècle au Royaume-Uni, sous la direction de Frédéric Moret (Université Gustave Eiffel) et d’Étienne Anheim (EHESS).

Entre-Temps fait sa rentrée et reprend son rythme hebdomadaire. Pour cette première semaine, la rédaction présente les nouveautés de cette année : au programme, des images, du son, des archives et une attention toujours renouvelée à toutes les formes d'écriture de l'histoire mais aussi à la fabrique du travail historien.

Archives personnelles – François Foronda

 

Cette année 2020 marquera les deux ans de la revue Entre-Temps. Inaugurée aux rendez-vous de l’histoire de Blois en 2018, nous avons depuis lors poursuivi notre volonté de mettre en avant, par des moyens divers, les nouvelles formes d’écriture de l’histoire – c’est-à-dire tout ce qui la rend à la fois actuelle et en partage, en doute et au travail. Dans notre volonté de proposer, depuis 2018, un espace ouvert et gratuit où peuvent s’expérimenter des formes d’expressions et des échanges formels, intellectuels et esthétiques, nous avons souhaité, cette année, proposer parmi nos contenus de nouveaux formats pour rendre encore plus tangible la « zone franche » qui délimite la revue, notre entre-temps.

Le temps d’entre-voir

À partir de cet automne, Entre-Temps proposera, chaque mois, un format vidéo qui prendra la forme d’un entretien filmé. Il est rare d’entendre, longuement, la parole des historiennes et des historiens mais aussi des créatrices et créateurs, artistes, écrivaines et écrivains, enseignantes et enseignants, toutes celles et tous ceux qui, en quelque sorte, s’emparent de la matière historique, l’interrogent, la malaxent, la font vivre de multiples manières. Nous avons donc imaginé un format simple intitulé « Entre-vues » : chaque mois, un ou deux membre(s) du comité éditorial d’Entre-Temps échangera avec une ou un invité.e pour discuter et débattre d’un ouvrage, d’un travail en cours ou d’une œuvre en général. Nous avons choisi de ne rien exclure, au fil des mois : nous parlerons autant de littérature, d’arts, de cinéma, d’écriture historique, de recherche, d’enseignement secondaire et supérieur, de politique… D’une durée de 30 minutes environ, ce format vidéo sera en accès libre, gratuit, diffusé à la fois sur Entre-Temps et sur notre chaîne YouTube. Pour commencer notre série, nous vous proposerons très prochainement un premier entretien avec l’écrivaine Hélène Gaudy, autrice funiculaire, qui oscille depuis ses premiers livres et jusqu’au très remarqué Un monde sans rivage (Actes Sud, 2019), entre les archives visuelles, l’histoire et le détail du monde ; ainsi qu’un entretien avec l’historien italien Giacomo Todeschini, médiéviste aux méthodes inédites qui, au fil de ses recherches, sonde les mots et les expressions anciennes pour mieux révéler le sens du langage économique contemporain.

Un œil dans le Rétroviseur

En cette rentrée, nous commençons aussi une aventure radiophonique autour de la mise en son et en conversation d’articles scientifiques d’histoire. On retrouvera ce nouveau format, le Rétroviseur, toutes les deux semaines, en partenariat avec le Collimateur, le podcast de l’IRSEM, animé par Alexandre Jubelin.

Si les livres d’histoire constituent souvent les principaux événements de la discipline, l’activité de la recherche se déroule dans d’autres espaces et sous bien d’autres formes, notamment par des articles et des publications plus fréquentes et plus modestes. Des professeurs émérites aux étudiants de master, c’est là que les chercheurs produisent le plus intensément. Or, contrairement au livre, l’article n’a pas le privilège du complément de la réédition et de la pré(ou post)face. Il immobilise un propos qui était pourtant, souvent, de circonstance. Rappeler ce contexte, rebrousser le cheminement de l’écriture, retourner sur les lieux de la parole parfois énoncée – dans des colloques, des séminaires ou des journées d’études – avant d’être gravée dans le marbre de la publication, c’est ce que nous proposerons à nos invité.e.s dans le Rétroviseur.

En compagnie de leur auteur, nous remonterons jusqu’au temps de la rédaction et de la publication d’un article passé, d’un de ceux par lesquels, d’une manière ou d’une autre, les invité.e.s se sont engagé.e.s dans une trajectoire de recherche. Il y sera question du champ de recherche dans lequel cet article s’inscrivait, de l’aventure archivistique qu’il a constituée, du regard que l’auteur vient aujourd’hui à poser dessus, des prolongements auxquels il a pu amener, de la manière enfin dont ces textes ont subi l’épreuve du temps.

L’exploration de Nos archives

Enfin la revue proposera cette année une nouvelle série dédiée aux archives personnelles des historiennes et des historiens, intitulée Nos archives. Les contributrices et contributeurs, toutes et tous historien.ne.s, y exhumeront un fragment de leur propre fonds d’archives pour en faire brièvement le récit. Ainsi se dessinera, nous l’espérons, une série d’auto-portraits et puis, au fur et à mesure des contributions, se constituera un fonds d’archives collectif, celui d’une autre écriture de l’histoire : celle des historiennes et des historiens, celle qu’elles et ils ont vécu et avec laquelle, consciemment ou inconsciemment, ils écrivent celle des femmes et des hommes qui les ont précédé.e.s. En d’autres termes, il s’agira là d’une expérimentation collective d’ego-histoire par l’archive.

Cette expérimentation, que nous avions esquissée lors de la Nuit des idées 2020 au Collège de France, sera réamorcée lors des Rendez-vous de l’histoire de Blois cet automne : une partie du comité éditorial d’Entre-Temps y proposera de mettre en scène la « Vitalité des archives » en explorant, à partir d’une archive personnelle, les différentes étapes du travail historien mais aussi le questionnement que suscite cette documentation, sur le passé, sur elle-même, sur celles et ceux qui l’ont produite et sur ce qu’elle interroge, en nous, au présent.

Publié le 8 septembre 2020
Tous les contenus de la rubrique "Façonner"