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Ruptures 2020 : dialogues sur l'enseignement en temps de confinement

Le projet Ruptures vise à placer les élèves en situation d’enquêtrices-historiennes et d’enquêteurs-historiens pour récolter des témoignages sur la crise sanitaire et les mémoires de ruptures passées. Impliquant plus de 70 enseignant•es à travers la France, appuyé par les inspections académiques régionales, épaulé par de nombreux historiennes et historiens, il cherche à faire de l’histoire enseignée autrement. Le texte qui suit, en trois actes, restitue sous une forme libre et dialoguée le témoignage d’élèves et d’enseignant•es de quatre académies, récolté au cours des mois de mai et juin 2020.

Acte I : Constructions

Dimanche 31 mai 2020. 21h45. Visioconférence.

Sebastian Jung : Revenons-en à l’article pour la revue Entre-Temps. La scène 1, on la laisse comme ça ?

Sophie Gillet : On pourrait la transformer en time-line.

Samuel Kuhn : La caractère chronologique s’y prête.

Lucie Azens : Cela permettrait aussi d’intégrer de la réticularité dans le récit.

Inès Guerrouj : C’est une très bonne idée.

Anne Pédron : Cela créera un visuel supplémentaire.

Sahondra Limane : Faisons comme ça.

Lola Jarry : Je me charge de la réaliser.

 

Scène 2 : Prudences

Sebastian Jung : Une fois le principe posé – faire récolter aux élèves des témoignages pour les placer en situation d’enquêteur-historiens – de nombreuses questions se posent. Qui faire témoigner ? Sur quoi ?

Sahondra Limane : Le recueil de témoignages des « anciens » me chiffonne, car me semble anxiogène. C’est en parlant à mes amis de cet écueil et en pensant à nos cours d’histoire sur « la guerre » que je réalise qu’il faut élargir.

Samuel Kuhn : Dès les premiers échanges sur le projet nous évoquons la nécessaire prudence avec laquelle nous allons amener, confronter, nos élèves à un tel projet dans une période difficile, celle du confinement, où les violences intra-familiales ont pu être exacerbées. Et l’enquête orale est aussi une rencontre, une expérience qui peut être émotionnellement forte pour celle ou celui qui tient le micro. Recueillir un témoignage, c’est solliciter la mémoire du témoin. Une mémoire qui est, comme le disait Joseph Goy, un “mélange de vrai, de vécu, d’appris et d’imaginaire”. Une mémoire nourrie des expériences particulières et partagées, où viennent parfois se mêler en surimpression les souvenirs individuels et familiaux, où affleurent les émotions heureuses comme les plus tragiques. Interroger la rupture, la rupture actuelle, la mémoire des ruptures passées, peut ainsi être l’occasion pour les élèves de se réapproprier le temps vécu.

Sophie Gillet : Avec le prolongement du confinement, je redoute que la distance ne s’accentue encore avec les élèves. Trouver un moyen de travailler autrement, parler de l’actualité, recréer des liens dans cette période marquée par la distanciation, cela doit remobiliser les élèves.  Avec Lola, nous nous appelons tous les jours pendant deux semaines pour créer des supports pédagogiques qui permettront aux élèves de se saisir du projet sans en manquer les objectifs didactiques.  Dès le début de notre réflexion, nous voulons qu’au-delà de la perspective civique des entretiens menés et du lien social retrouvé,  l’analyse historique soit adoptée par les élèves. Trois temps se découpent et de nombreux supports sont créés. Le premier temps est consacré à la compréhension des notions clés du projet et de la place du témoignage dans la science historique, suivi d’un temps d’enquête puis d’un temps d’analyse des témoignages. Chacune de ces étapes est l’occasion de retrouver les élèves en classe virtuelle pour vérifier que la démarche est comprise.

Lucie Azens : La découverte de ce projet a été libératrice pour les élèves. Quand je le proposais aux élèves de Seconde, le 4 mai, nous étions alors quelques semaines après le retour des vacances de printemps, une deuxième période de cours à distance s’annonçait et déjà nous ressentions la lassitude. Nous devions changer de pratiques. Nous devions faire de l’histoire autrement.

Lola Jarry : Parler de soi, recueillir la parole de l’autre, c’est créer des passerelles, c’est rapprocher les individus. Et c’est ce dont nous avions besoin, professeurs comme élèves, dans la période actuelle.

Lucie Azens : La perspective de faire partie d’un collectif, d’un projet ancré dans le moment présent et s’attachant à des concepts universels non moins déstabilisants (la perception de soi, du temps, de l’avenir ou du passé, questionner ses peurs et ses doutes…) a séduit la plupart des élèves.

Sebastian Jung : Il faut accepter un état de fait. Pour garder les liens, donner du sens, aux élèves, à moi, il faut accepter d’en passer par une forme de bricolage. Et faire avec ce que nous n’avons pas, pour beaucoup : du papier, une imprimante. Il faut passer par le numérique et des capsules vidéo. Le reste est affaire d’intelligence collective, d’échanges multiples, avec tous les interlocuteurs possibles, pour formaliser une démarche qui nécessite des garanties juridiques, des outils pédagogiques, une plateforme de stockage et d’archivage intuitive.

 

Scène 3: Démarches

Louise (1ère: C’est un projet réunissant à la fois les jeunes Français, les historiens et les enseignants afin de rassembler le plus de témoignages actuels possibles. Le but de ce projet est d’écrire l’histoire pendant que nous sommes en train de la vivre. Ma classe, comme beaucoup d’autres classes de France, y participe. Notre rôle, en tant que lycéen.enne est de récolter 3 à 5 témoignages provenant de nos amis, notre famille, nos anciens enseignants, nos connaissances, finalement, n’importe quelle personne de notre entourage avec laquelle on a envie de discuter. Les personnes que nous aurons choisies devront dans la mesure du possible répondre à certaines questions concernant cette crise du Covid-19, mais aussi mentionner une autre « rupture » historique ou personnelle qui les aurait marqués. Je pense qu’il est important de préciser que ces témoignages ne sont pas des interviews mais de réels dialogues entre deux personnes qui vivent la même situation depuis 2 mois maintenant.

Bruno  Carbonari : Une rapide synthèse méthodologique proposée par une élève de première, Chloé.

Samuel Kuhn : J’espère qu’il leur permettra, qu’il nous permettra à terme d’arriver à une définition plus conceptualisée de la notion de rupture, par la convocation au présent des mémoires des ruptures passées.

Sahondra Limane : Je travaille à distance en binôme avec ma collègue stagiaire Charlotte Barnabé avec les élèves qui l’ont en Histoire-Géographie et qui m’ont en spécialité HGGSP. À la demande d’une collègue qui cherche un échange pour lancer ses collégiens dans le projet lors de notre « réunion zoom », une rencontre entre quelques lycéens du Raincy avec des collégiens de Nice en visioconférence a lieu. Les premiers transmettent leur expérience du fait de leur avancement dans le projet alors que les seconds le commençaient.

Hawa (1ère) : Lorsque l’une de nous répond à la question, une autre la complète. Nous réussissons toutes à prendre la parole et à respecter les réponses de chacune. C’est la première fois que c’est moi qui donne des conseils à des plus petits que moi, d’habitude c’est moi qui les reçois.

 

Acte II : Réceptions

 

Scène 4 : Impressions

Nais (TL) : Au début, je l’avoue, j’ai du mal à m’y mettre et à m’y intéresser.

Emma (1ère: …je mets du temps à bien saisir le but. Je ne me suis jamais posé de questions sur l’avenir, sur une quelconque rupture historique.

Margaux (TES) : …je dois admettre que je suis d’abord frappée par une vague angoissante qui fait presque battre mon cœur à se rompre. L’objectif de « construire l’histoire » en tant qu’élève de terminale, avec le peu de moyens liés au confinement, me paraît utopique.

Rosa-Lee (1ère:… je suis assez stressée de participer à ce projet sur la crise sanitaire.

Shelley (3ème: …je suis plutôt surprise, du fait qu’on nous demande à nous, élèves de collège, de jouer un rôle important.

Marion (2nde: …l’idée de recueillir des témoignages me paraît être quelque chose d’intéressant.

Louis (1ère: …je suis assez dubitatif et douteux, je ne suis pas vraiment emballé. En fait, je ne comprends pas vraiment l’intérêt, pour moi ce sont des témoignages inutiles et qui ne seront pas relus.

Amanda (TS) : Ce projet crée un enthousiasme commun. Plusieurs personnes m’en parlent et très vite.

Samuel Kuhn : Je sens le besoin de mes élèves d’être accompagnés, rassurés. De « donner du sens » aux modalités de travail à l’œuvre.

Rosa-Lee (1ère: Mais suite à quelques visioconférences, je saisis.

Marine (Terminale) : Plus j’avance dans le projet, notamment dans la collecte des témoignages, plus cela m’importe.

Anne (Terminale) : Ce travail peut aider à développer les liens particuliers avec les personnes interrogées.

Emma (1ère: …d’échanger avec nos proches sur leur ressenti pendant cette crise, de prendre ou de garder contact pendant ce confinement.

 

Scène 5 : Interlude

Adrien Minard @Sebastian Jung (26 mai 2020, 19h50) : « L’un de mes élèves de seconde, Roman, a composé ce morceau de piano pour le projet Ruptures… »

“Combien de temps ?”, réalisation finale, par Cécile (TS)

 

Scène 6 : Interrogations

Shelley (3ème: La difficulté c’est de choisir des proches qui sont volontaires pour témoigner.

Alice (TL) : Je me demande comment établir une relation de confiance et puis surtout comment entrer dans l’histoire personnelle de personnes qui ne me connaissent que de loin.

Emma (1ère: C’est dur à réaliser étant donné la barrière du confinement. Je suis plus à l’aise en face à face plutôt qu’au téléphone ou en appel vidéo.

Julie (Terminale) : La difficulté est de faire attention à ne pas froisser mes témoins, parce que parfois le passé on ne veut pas en reparler.

Rosa-Lee (1ère) : Peut-être que certaines personnes auront plus de choses à dire que d’autres.

Chloé (1ère: Je ne suis pas sûre de pouvoir enregistrer mes témoins, donc je pense que je prendrai principalement des notes.

Baptiste (Terminale) : Comment mieux rendre hommage à nos compatriotes victimes de cette crise autrement qu’en faisant de cette période un événement historique ?

Margaux (Terminale) : Comment « écrire l’Histoire » sans être influencé par les caractères affectifs des enjeux ?

Flore (1ère)  : J’associe le mot rupture seulement avec le sens de « rupture amoureuse ». Une rupture historique, je l’interprète alors comme un rompement plus ou moins brutal. Une rupture historique, serait-ce alors aussi un point de bascule historique ? « Le monde d’après » nous le dira…

Camille (1ère) :  Combien auront remarqué que les oiseaux ont été plus bavards, ou auront pris conscience que l’organisation du travail pourrait être autrement ?

 

Acte III : Connexions

 

Scène 7 : Faire de l’histoire

Extrait du journal de bord d’Ambre (1ère): capture d’écran WhatsApp

Adrien (1ère: C’est la première fois que nous faisons autre chose que d’assimiler des connaissances en histoire.

Lola (Terminale) : Cela nous permet de nous occuper plus ludiquement qu’avec des cours à apprendre. En tant qu’historien-nes amateurs construisant notre Histoire, on ne porte pas un regard scolaire sur le passé. Le passé nous semble moins loin.

Chloé (1ère: C’est une bonne occasion pour aborder l’histoire d’une autre manière que celle enseignée dans nos lycées. Je commence avec ma grand-mère, et elle commence tout de suite à me parler de ce qu’elle appelle une rupture dans sa vie, sans me laisser le temps de prendre des notes ou autre…

Inès (3ème: Nous faisons participer notre entourage, ce qui est d’autant plus encourageant et ludique qu’un simple cours.

Nais (Terminale) : Je n’ai pas l’impression de travailler. Je le fais par plaisir.

Marine (Terminale) : Nous avons plus de facilité à développer une maturité, une conscience de ce qui nous entoure et un esprit de réflexion.

Sebastian Jung : Nous formons, chaque classe, les élèves et moi, un groupe de recherche.

Marion (2nde: Il faut ensuite analyser les témoignages et j’avoue que je trouvais que ça n’avait pas trop d’intérêt. Puis je le fais et finalement c’est la partie la plus intéressante. Il faut que je voie au-delà des mots ce que l’on m’a dit.

Justine (1ère: On s’attarde aussi sur les individus et pas seulement sur les faits et les statistiques en cette période de crise sanitaire.

Carte mentale réalisée par Pauline (1ère) à partir des capsules vidéos d’historiennes et historiens

 

Scène 8 : Regards sur soi

Sophie Gillet : Lors du lancement du projet, je suis ravie de voir réapparaître certains élèves.

Julie (Terminale) : La réussite a été de mener seule l’entretien et d’être arrivée à collecter un témoignage dans son entier sans qu’il y ait de fragments. Ces témoignages m’ont permis d’en connaître un peu plus sur le passé de ma famille.

Stéphanie Laroque : Les moins scolaires y ont trouvé l’occasion de briller par leur maturité humaine et sociale, les timides ont réussi à dépasser leurs appréhensions, les décrocheurs ont saisi l’occasion pour donner signe de vie et assister aux conférences zoom sur le projet, les premiers de classe ont été un peu déstabilisés mais ont su magnifiquement s’adapter, tous se souviendront de ce qu’ils ont fait en Histoire pendant le dernier mois de confinement !

Lucie Azens : Nous pensions créer du lien social dans les familles des enquêteurs-historiens. Nous en avons créé partout : entre les professeurs, entre les élèves, avec les parents, entre toutes les unités que nous croyions structurellement détachées, humainement déconnectées.

Ambrine (1ère: Ce projet m’a fait rendre compte qu’on vit un moment historique et j’ai l’impression d’être d’autant plus impliquée dans cette période.

Louis (1ère: Aujourd’hui, je ne pense pas que ce projet m’ait réellement apporté quelque chose ni m’ait changé ma vision du confinement.

Hawa (1ère: Finalement, au début du Projet Rupture 2020 » je n’aurais jamais pensé dire ça, mais je suis très honorée et très heureuse d’avoir fait partie de ce projet, car ça m’a permis d’occuper le temps durant cette période de confinement.

Lucie (2nde: Je me sens utile.

 

Scène 9 : Conceptualiser la rupture

Classe de 2nde 8, Lycée Albert Schweitzer, 11 juin 2020

Classe de 1ère Abibac, 12 juin 2020 : Une rupture est un événement ou un moment qui marque de manière subjective et durable, à des degrés différents, les contemporains et constitue un élément important de leur mémoire, notamment en modifiant les modes de vie. Si les ruptures se voient plus facilement avec du recul, elles peuvent être partiellement saisies par les contemporains qui la vivent. Lorsque la rupture concerne un grand nombre de personnes, elle peut être qualifiée de collective ; lorsqu’elle marque au-delà des personnes qui l’ont vécue, elle peut être qualifiée d’historique. Les ruptures vécues à l’échelle individuelle lors d’événements socialement normés/ritualisés peuvent être qualifiées d’individuelles ; elles sont personnelles lorsqu’elles sont définies par les sentiments de chaque individu et donc propre à lui.

 

Scène 10 : En attendant un épilogue

Lola Jarry : Et le projet Ruptures a réussi à créer des liens. Des liens multiples et multiformes, qui ont pris, à mes yeux, dans le contexte actuel, une importance cruciale. Avec les élèves, nos rapports ont été considérablement modifiés par la force des choses, de l’épidémie, de la distance, de l’impossibilité de se retrouver en classe. Leur demander de parler d’eux, de leurs proches, oblige à commencer par parler de soi, à se livrer, un peu, soi-même, en laissant tomber certaines des barrières que l’on garde en classe. Je garderai en mémoire ce dialogue si rapidement ouvert avec les élèves, lors de la présentation du projet dans une classe virtuelle : après m’avoir écoutée parler de moi, de mon confinement, des crises historiques qui m’ont marquée, certains ont voulu immédiatement rebondir, poursuivre l’échange, ou plutôt transformer ce qui était un monologue en dialogue, en voulant expliquer, partager, raconter car eux aussi ont « beaucoup de choses à dire sur la crise » : ainsi Bilal, un élève de 4e, lors d’un échange informel sur la plateforme du collège : « Merci, la santé de ma famille va plutôt bien, et j’en suis très content, mais le moral n’est pas encore revenu totalement depuis le déconfinement. Mais on s’y fait. Comme le dit le projet qu’on est en train de faire, notre classe de 4ème et d’autres, on a vécu une rupture. Donc merci pour le projet madame ». Tout est dit. Des liens virtuels, bien que très étroits pour certains, se sont noués, dans toute la France, avec des enseignants, des collègues, auxquels je n’avais jamais parlé auparavant et ces liens viennent sinon compenser, du moins panser les liens qui, par ailleurs, ont été rompus par le confinement. D’autres liens se sont resserrés, avec ma famille et mes amis : dans mon enthousiasme pour le projet, je me suis lancée dans un « projet Ruptures » familial. J’ai ainsi interrogé une vingtaine de mes proches pour recueillir leur témoignage. Cette galerie de portraits (car se livrer face à une caméra ou un dictaphone est une merveilleuse façon de se décrire) m’est extrêmement précieuse et montre la confiance que m’ont témoignée ceux qui m’entourent.

“Baiser masqué, ou de la difficulté de s’aimer librement” par Maxime (TS), d’après Serge Ricco, “Covid Stories”, Cahier de L’Obs, n°2896.

 

Sitographie

Une présentation générale sous forme de padlet réalisée par Samuel Kuhn: https://padlet.com/samuelkuhn/xbxm6z1y5876q7q5?fbclid=IwAR2wfZoWtgFSbDkjd9C7abIzscnCQNuQWVhJ_gXkpNJkb2f4MsT-lBWHbGk

La chaîne YouTube avec les capsules d’historiennes et historiens:

https://www.youtube.com/channel/UCkcDJm9OR2vCRTP4MYiw2Iw

Les ressources académiques, réalisées par les enseignants :

http://hgc.ac-creteil.fr/faire-travailler-les-eleves-sur-la-question-du-confinement-comme-temps-de-rupture

https://histoire-geographie-pedagogie.web.ac-grenoble.fr/content/le-projet-ruptures-2020

Patrick Boucheron, “Faire de l’histoire maintenant”, Le Parisien,  10 mai 2020:

http://www.leparisien.fr/societe/enseignement-faire-de-l-histoire-maintenant-10-05-2020-8313954.php

Chloé Leprince, “L’épidémie au-delà des microbes: le retour en grâce des sciences sociales?”, France Culture, 27 mai 2020:

https://www.franceculture.fr/societe/lepidemie-au-dela-des-microbes-le-retour-en-grace-des-sciences-sociales?

Perrine Kervran, “Taper sur des casseroles: se faire entendre dans l’espace public”, France Culture, 29 mai 2020:

https://www.franceculture.fr/emissions/radiographies-du-coronavirus/crier-noel-et-taper-sur-des-casseroles-se-faire-entendre-dans-un-espace-public-controle

Publié le 16 juin 2020
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