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L’Europe à la recherche de son identité historique

L’Europe souffrirait-elle, plus que d’un déficit démocratique, d’un manque de connaissance de son passé ? Ce passé, souvent renié par des institutions communautaires aimantées vers le futur, n’est-il pourtant pas un moyen de donner au projet européen un peu plus de profondeur ? Après tout, l’Europe, des Grecs à nos jours, a toujours fait l’objet d’un débat permanent, à défaut d’être consensuel…

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Etienne Delaune (French, 1518/1519 – 1583 ), Europe, 1575, Rosenwald Collection

 

L’histoire de l’Europe est une histoire problématique du fait de deux ambiguïtés, l’une géographique et l’autre historique. La première concerne l’incertitude des limites territoriales de ce territoire nommé Europe, mettant en évidence la pluralité des espaces qui la constituent, parfois connectés et parfois séparés suivant les caprices des convulsions géopolitiques.

La seconde ambiguïté concerne la construction européenne, notamment pendant la guerre froide. Pendant cette époque l’Europe occidentale a tendance à capter l’héritage historique au détriment de la partie sous influence soviétique : l’« Europe » est la Communauté Économique Européenne (CEE) et inversement.

Ces ambiguïtés renvoient au sens polysémique qui caractérise l’Europe : celle-ci peut être tour à tour le continent, l’incarnation de la civilisation ou de l’idée de paix universelle, le mouvement (celui de l’européisme politique qui lance la construction européenne elle-même), et l’institution (celle qui a pour cadre l’Union européenne actuelle). Cette polysémie justifie toutes les définitions : celle de Paul Valéry (le fameux triptyque Grèce/Rome/christianisme qui passe par pertes et profits l’influence islamique), de Francis Delaisi (l’Europe cheval vapeur et cheval de trait, soit l’Ouest et l’Est, approche qui ignore l’identité intermédiaire de l’Europe centrale), ou la « petite Europe » dénoncée par les communistes au cœur de la guerre froide, dans une acception idéologique qui nie toute approche culturelle.

Toutes ces polémiques et ces tentatives parfois contradictoires de définir le Vieux Continent résonnent des querelles et des espérances qui ont hanté le dernier siècle. Pour mieux restituer ces enjeux, il est alors nécessaire de décentrer le regard vers un passé plus lointain en se demandant depuis quand et comment parle-t-on vraiment d’Europe.

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Publié le 20 mai 2019
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