Pour cette nouvelle Entre-vue, Margot Renard s’entretient avec Laurent Gerbier de l’articulation de sa recherche universitaire entre philosophie de l’époque moderne et histoire de la bande dessinée. Contre la catégorisation imposée par la structuration en disciplines et en spécialités de l’université française, Laurent Gerbier a élaboré une recherche bicéphale, d’abord pour partie pratiquée clandestinement puis assumée auprès de l’institution. Si, en apparence, philosophie moderne et histoire des cultures populaires contemporaines s’opposent, Laurent Gerbier n’a de cesse d’expérimenter les dialogues, les hybridités, les fermetures aussi, qui lui permettent d’interroger ces spécialités et sa propre pratique de chercheur profondément interdisciplinaire.
Laurent Gerbier
Laurent Gerbier est Maître de conférences Habilité à Diriger les Recherches en philosophie à l’université de Tours, directeur du laboratoire InTRu (Interactions, Transferts, Ruptures artistiques et culturelles) et secrétaire de la Société Internationale des Amis de La Boétie. Il est également co-directeur de la collection Iconotextes des Presses Universitaires François-Rabelais, bien identifiée dans le champ des études sur la bande dessinée et les rapports textes-images dans les cultures imprimées. Laurent Gerbier est donc à la fois spécialiste de philosophie morale et politique de la Renaissance et de l’âge classique (notamment de Machiavel et de La Boétie), d’histoire et de théorie de la bande dessinée, et d’épistémologie de la culture contemporaine. Il est également à l’origine de nombreux ouvrages, dont Hybridations. Rencontres du texte et de l’image, dont il a dirigé la publication aux PUFR en 2014, et sa dernière monographie intitulée Les Raisons de l’empire. Les usages politiques de l’idée impériale en Europe, parue chez Vrin en 2016.