Démonstration d'une généalogie en images
Animé et principalement rédigé par Antoine Sausverd, l’excellent site Topfferiana multiplie, depuis quelques années, la publication de textes analysant ou présentant tous les types de littératures graphiques du XIXe et du début du XXe siècle. Outre l’exhumation d’archives visuelles inédites ou inconnues, Topfferiana explore les répétitions, les motifs récurrents et les remplois ou reprises graphiques qui caractérisent la diffusion et l’assimilation d’une culture visuelle. Dans le dernier article publié sur le site, intitulé « De Hercule à Superman, une généalogie en images », on découvre, à travers une successivité de dessins, d’illustrations et d’extraits de bandes dessinées, la dimension répétitive d’un motif visuel. En partant de l’album "Les Travaux d’Hercule" de Gustave Doré publié en 1847 et en allant jusqu’au premier album, "Astérix le Gaulois", de René Goscinny et Albert Uderzo (1961), l’auteur démontre, images à l’appui, comment la répétition d’un motif visuel est à la fois une réappropriation collective et culturelle mais aussi, dans le même temps, le vecteur d’une écriture graphique qui change au cours du temps. Dans ce texte lumineux, qui peut se révéler être un excellent exemple à utiliser dans les classes du secondaire, on comprend à quel point il est nécessaire d’étendre ces démonstrations, en partant de ces différentes répétitions visuelles, pour mieux approcher, en creux, la constitution de certaines visions d’histoire.
Poursuivant leur travail de redécouverte du patrimoine de la bande dessinée, les éditions 2024 viennent de rééditer l’album Les Travaux d’Hercule de 1847 dessiné par le jeune Gustave Doré, alors âgé d’une quinzaine d’années 1. Nous souhaitons revenir ici avec un supplément d’images sur un point abordé dans la postface que nous avons rédigée pour cette réédition : la fameuse séquence dans laquelle Hercule saisit le lion de Némée par la queue, le fait tournoyer au-dessus de lui comme un moulinet, avant de l’envoyer au loin.
