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Construire le monde d'après. Épisode 1. : Accompagner dans le Secondaire le témoignage des rescapés du génocide perpétré contre les Tutsi

Des élèves et des enseignant·e·s d'un côté ; des rescapé·e·s du génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda de l'autre. Comment favoriser leur rencontre, permettre l'expression et la réception des témoignages des rescapé·e·s en classe ? Ces questions sont au centre du projet "Construire le monde d'après", sur lequel revient Chloé Créoff, sa coordinatrice générale de 2020 à 2024. Un projet qui a mobilisé en nombre : chercheurs, chercheuses, enseignant·e·s, psychologues, et bien sûr élèves et rescapé·e·s.

Figure 1. Témoignage de Gloriose, accompagnée de Chloé Créoff, au collège Molière (Ivry-sur-Seine) auprès d’une classe de Troisième, 2024. © Julie Subiry

Porté conjointement par la Ligue de l’enseignement et l’association Ibuka France, le projet d’envergure nationale « Construire le monde d’après » vise à encourager, faciliter et accompagner l’enseignement de l’histoire du génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda en 1994, en s’appuyant sur les témoignages des rescapés en classe.  

Entre 2020 et 2024, j’ai assuré la coordination générale de ce projet qui a permis la mise en place d’une soixantaine de témoignages en classe auprès d’environ 3 500 élèves grâce à la mobilisation et l’engagement d’environ 150 enseignants et d’une vingtaine de rescapés partout en France. Cette riche expérience humaine et professionnelle m’a donné, une nouvelle fois, l’occasion d’affirmer la force du collectif et de l’interdisciplinarité pour conduire une action de terrain pertinente et efficace. Pendant ces quatre années, je me suis sentie privilégiée, honorée et fière d’accompagner chaque acteur du projet dans son engagement et de cheminer ensemble autour des notions d’histoire, de mémoire et de transmission. 

La mise en œuvre du projet répond d’abord à un besoin éducatif inscrit explicitement dans les programmes scolaires français en 2019 : celui d’enseigner aux élèves l’histoire du génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda en 1994. De plus en plus d’enseignants sont amenés à travailler sur cet événement majeur de l’histoire du xxe siècle. La communauté éducative rencontre néanmoins des difficultés pour se documenter et identifier, parmi les nombreuses sources existantes, des supports fiables et pertinents dans le cadre d’un enseignement en classe. À cela s’ajoute le manque de ressources pédagogiques et didactiques, ce qui peut justifier un engagement encore timide de la part des enseignants. 

Le témoignage en classe apparait comme un moyen de sensibiliser aux processus menant des préjugés aux discriminations puis à l’exclusion et à la déshumanisation, processus qui rendent possible une logique d’extermination. Le témoignage facilite une meilleure compréhension de l’événement en mobilisant notamment l’état émotionnel et la capacité d’empathie des élèves, qui se retrouvent face à des rescapés, enfants pendant le génocide pour certains.

Figure 2. Témoignage de Lionel, accompagné de Lætitia Dupaquier (psychologue) au lycée Massillon (Paris) auprès d’une classe de Terminale, 2024. © Chloé Créoff  

Parallèlement, on remarque que des rescapés ressentent le besoin de témoigner pour sensibiliser aux mécanismes qui ont rendu ce drame possible, de partager leur histoire avec la jeune génération, qu’ils considèrent comme un auditoire réceptif, attentif et bienveillant. Le témoignage en classe est souvent décrit par les rescapés comme un moyen de se reconstruire, de rendre hommage aux disparus, de lutter contre le négationnisme et de livrer un message puissant sur le vivre ensemble.

Il représente par ailleurs une opportunité pour celui ou celle qui témoigne de souligner ce qui le distingue des autres rescapés et ce qu’il a en commun avec eux. Prenons, par exemple, l’histoire de Lionel (figure 2). Né le 22 février 1987, il a grandi à Gikondo dans la province de Kigali. En avril 1994, il est âgé de sept ans. Ses parents, son frère et sa sœur sont tués dès le début du génocide et il devient l’unique survivant de sa famille. Deux ans après le génocide, il part vivre en Belgique avec sa tante, qui l’accueille chez elle. En 2019, il déménage en région parisienne pour faire évoluer sa carrière de comédien et intègre notre projet au cours de l’année 2024, marquée par les commémorations des 30 ans. 

Chaque trajectoire est ainsi marquée par de nombreuses particularités et spécificités que j’ai eu l’occasion d’appréhender en écoutant les récits des rescapés. Mais toutes ces trajectoires se logent aussi dans une histoire collective qui invite à un certain « devoir de vérité », lequel peut aussi marquer la prise de parole. Grâce à la mobilisation de trois psychologues, nous avons la capacité de soutenir et d’accompagner les rescapés autour de ce travail de mise en récit, en particulier pour les primo-témoignants comme Lionel, qui se saisissent de notre cadre sécurisant pour se lancer volontairement dans l’expérience du témoignage en classe. Dans un tel contexte et alors que disparaissent peu à peu les rescapés du génocide perpétré contre les Juifs d’Europe de la Seconde Guerre mondiale, l’accueil d’un témoin-rescapé en classe se révèle utile mais elle ne s’improvise pas. Cette rencontre doit s’appuyer sur une progression solide et un cadre sécurisant tel qu’expérimenté dans notre projet pour permettre une connaissance et une transmission à la fois historique, citoyenne et humaine.

Historique du projet 

Dès 2020, la Ligue de l’enseignement, mouvement laïque d’éducation populaire, et Ibuka France, association de soutien aux rescapés du génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda, ont affiché un objectif commun : contribuer à l’évolution de l’action pédagogique en interrogeant les modalités d’organisation d’un témoignage en classe qui se veut à la fois utile et sécurisant pour les rescapés, les enseignants et les élèves. 

Pour conduire cette réflexion, nous avons bénéficié du soutien de l’Observatoire B2V des Mémoires, de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah et du Fonds pour le civisme en ligne de Facebook, qui a permis la mise en place d’une recherche-action sur l’année scolaire 2021-2022 : « Les rescapés du génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda en milieu scolaire : Mémoires, Histoire et Transmission », dont la coordination générale m’a été confiée. 

Dans le cadre de cette recherche-action, une attention particulière a été portée à l’impact du témoignage en classe. Comment doivent se penser et se réaliser l’acte de témoigner – pour être utile et ne pas compromettre l’intégrité du rescapé – et la réception de sa parole par les élèves ? Ce travail de réflexion a été mené collectivement et de façon expérimentale par les rescapés, les enseignants et les élèves. Un comité scientifique a également été mobilisé pour assurer la pertinence et le suivi régulier du projet dans une perspective pluridisciplinaire associant histoire, psychologie et sciences de l’éducation. Parmi ses membres, on compte Alexandre Lafon (historien, coordinateur scientifique), Rémi Korman (historien), Régine Waintrater (psychanalyste), Amélie Schafer (psychothérapeute) et Benoît Falaize (Inspecteur général). 

En 2021-2022, 11 rescapés ont bénéficié d’un accompagnement psychologique individualisé autour de la prise de parole auprès du public scolaire. Parallèlement, un accompagnement psychologique et pédagogique a été assuré dans 11 établissements. En tout, 550 élèves, 24 enseignants, 4 psychologues et 11 témoins-rescapés ont été impliqués en tant qu’acteurs mais aussi en tant que prescripteurs, producteurs. Notre projet de recherche-action a finalement permis de définir collectivement, à partir de notre expérience de terrain commune, une méthodologie d’accompagnement pensée autour d’un dispositif qui se déploie avant, pendant et après le témoignage en classe. 

Pour donner suite à cette phase d’expérimentation et grâce au soutien continu de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, ainsi qu’à l’appui de la DILCRAH, du ministère des Affaires étrangères et de la Fondation Amnesty International France, le projet « Construire le monde d’après » est entré depuis 2022 dans une phase de déploiement à l’échelle nationale. Son essaimage s’appuie notamment sur notre plateforme en ligne dédiée à la gestion pédagogique de l’accueil d’un rescapé en classe :  http://enseigner-temoigner.org.

Figure 3. Page d’accueil de la plateforme http://enseigner-temoigner.org avec une illustration du témoignage de Delphine au collège Paul-Valéry (Paris), auprès d’une classe de Troisième dans le cadre de la recherche-action 2021. © Marion Pouliquen

Le dispositif « Construire le monde d’après »

Pour favoriser la réussite d’une rencontre entre un témoin-rescapé du génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda et des élèves en classe, trois étapes ont été minutieusement pensées autour de la préparation, l’accueil et la réception d’un témoignage. Ces trois temps constituent les fondements du travail de terrain qui guide désormais l’action de la Ligue de l’enseignement et d’Ibuka France à travers Construire le monde d’après, pour des élèves allant de la classe de Troisième jusqu’à la classe de Terminale. 

Préparer le témoignage

La première étape est celle de la préparation du témoignage, qui joue un grand rôle sur la façon dont la parole du rescapé sera reçue. Notre expérience de terrain a démontré que, sans préparation et devant la charge émotionnelle forte du récit qu’ils entendent, les élèves peuvent mobiliser des mécanismes de défense qui aboutissent à de nombreux risques, tels que l’état de sidération, l’incompréhension, le contre-sens, et parfois le négationnisme. 

La période d’enseignement pluridisciplinaire en classe vise à donner des clés de compréhension au témoignage, historiquement contextualisé pour être compris par les élèves et pour éviter toute forme de rejet de l’événement. De nombreux élèves participant au projet ont relevé la complémentarité du savoir délivré en classe et celle du témoignage, comme le souligne Yasmine, élève de Troisième qui a assisté au témoignage d’Emmanuel : 

Rencontrer un rescapé, c’est une chance immense et unique. Je ne sais pas si ça va se reproduire un jour. En classe, on nous parle du nombre de victimes mais c’est juste une masse avec des chiffres. On oublie que c’est des personnes, des familles entières qui sont touchées. Et que c’est aussi des personnes qui s’en sont sorties comme Emmanuel. Son témoignage, c’est beaucoup d’émotion et de l’information tandis que le cours c’est que de l’information. Je pense que je n’aurais pas été aussi touchée si je n’avais pas été en cours avant ou peut être que j’aurais été touché différemment. Surement plus choqué. Savoir tout ce qui s’est passé, c’est important pour la rencontre à mon avis, y compris pour ne pas poser des questions déplacées au rescapé. 

Au cours d’un témoignage, les questions des élèves jouent un rôle déterminant sur la dynamique de la rencontre et l’orientation du récit livré par le témoin-rescapé. Dans ce cadre, les élèves sont les récepteurs du témoignage mais ils sont aussi amenés à le compléter, à l’enrichir et plus généralement à le faire évoluer. Ce jour-là, Emmanuel répond aux nombreuses questions des élèves qui portent majoritairement sur la période de l’après-génocide : « Êtes-vous retourné au Rwanda ? » ; « Avez-vous rencontré d’autres rescapés » ; « Avez-vous retrouvé les tueurs de votre famille ? » ; « Pourquoi avoir choisi de venir vivre en France ? » ; « Avez-vous assisté aux tribunaux gacaca ? » ; « Est-ce qu’il existe encore des tensions en Hutu et Tutsi ? » ; « Avez-vous gardé contact avec les personnes qui vous ont aidé pendant le génocide ? » ; « Pourquoi avez-vous choisi de témoigner ? ».

Figure 4. Témoignage d’Emmanuel au collège Molière (Ivry-sur-Seine) auprès d’une classe de Troisième, 2023. © Marion Pouliquen

Pour répondre aux besoins exprimés par les enseignants du Secondaire, j’ai été amenée à créer des parcours concertés avec eux et à leur proposer un accompagnement autour de l’identification et la mobilisation de ressources pédagogiques adaptées aux programmes scolaires. La production de nouvelles ressources éducatives constituait l’une de mes missions dans ce projet. À titre d’exemple, un court film d’animation a été réalisé sur l’histoire du génocide en collaboration avec l’anthropologue Damien Rwegera. Grâce à la mobilisation des chercheurs et des enseignants, nous avons pu faire évoluer l’offre pédagogique en filière générale et professionnelle sur l’ensemble du territoire national.

Dans le même temps, mon rôle consistait à encourager les enseignants à s’engager en équipe pluridisciplinaire pour permettre une approche globale et approfondie de l’événement. Cette démarche vise à favoriser, une nouvelle fois, un cadre sécurisant, dans la mesure où enseigner un tel événement peut représenter une charge mentale et émotionnelle très importante. S’engager en équipe doit permettre une forme de soutien moral tout au long du parcours lié à la venue du rescapé en classe, comme l’évoque Aurélia, enseignante en histoire-géographie au lycée Diderot (Paris) dont le parcours a été particulièrement marquant et inspirant pour moi au cours de la recherche-action :

L’intérêt de travailler en interdisciplinarité avec des collègues, c’est d’abord de se relayer et de travailler ensemble, ce qui n’est pas rien pour un sujet aussi douloureux. Et sur le plan pédagogique, le fait de travailler à plusieurs permet d’éclairer avec un prisme différent plusieurs aspects du génocide que nous abordons.

Figure 5. Témoignage de Clarisse entourée des enseignants d’histoire, de littérature, d’anglais, d’arts plastiques et de musique du collège Jules-Marouzeau (Guéret), mobilisés sur le parcours « 1994 : le génocide des Tutsi du Rwanda : connaître, faire reconnaître, commémorer ». © Laetitia Dupaquier

Dans le prolongement de ce travail de contextualisation vient la réunion de préparation organisée en présence de la coordination, de l’équipe éducative et du rescapé. Pensé comme un temps et un espace de dialogue, elle est l’occasion de présenter au rescapé le profil des élèves et l’état de leurs connaissances, mais aussi de permettre à chacun de s’exprimer sur le déroulement de l’intervention. Enfin, elle permet d’évoquer l’organisation logistique, pour faire de ce témoignage un moment privilégié pour tous. La mise en place de cette réunion permet d’instaurer un cadre de confiance réciproque comme en témoigne Valens, rescapé :  

Le rôle d’une réunion avant le témoignage, je trouve que c’est très important parce que ça permet de savoir quel public on va rencontrer et comment ça va se passer. Aussi de savoir ce que les enseignants attendent de moi. Ça me permet de me préparer, de savoir ce que je vais dire et comment je vais le faire. Parce que des fois quand on arrive dans un endroit qu’on ne connait pas, avec des élèves dont on ne connait pas l’âge, on ne sait pas ce qu’ils ont appris, ce qu’ils ont compris sur le génocide. Pour moi, un témoignage réussi, c’est vraiment basé sur un échange.

Figure 6. Témoignage de Valens au lycée hôtelier de Saint-Chamond en classe de Première, filière professionnelle, 2023. © Chloé Créoff  

Accueillir le témoignage

Le deuxième temps du projet est celui de l’accueil du témoignage en classe, élément central du dispositif. L’accueil se déroule selon les modalités évoquées lors de la réunion de préparation. En amont, les élèves sont invités à formuler des questions visant à faire le lien entre les connaissances historiques délivrées en cours et le témoignage en classe. On laisse tout de même une place aux questions « spontanées », aux réactions au récit, comme l’évoquait Emmanuel (cf. ci-dessus).

Mon rôle est ensuite d’accompagner les rescapés pendant leur témoignage. La présence d’un tiers apporte un cadre sécurisant, à la fois au rescapé, qui ne se retrouve pas seul face à l’auditoire et ses questions, et aux élèves, qui se préoccupent grandement de l’état émotionnel du rescapé au cours du témoignage. D’après les entretiens que nous avons conduits dans le cadre de la recherche-action, ma présence auprès des rescapés a été considérée par les enseignants et les élèves comme un soutien précieux. Réciproquement, la présence des psychologues scolaires lors du témoignage répond à cette crainte, largement exprimée par les rescapés au cours de la recherche-action, de traumatiser les élèves avec leurs récits de vie. L’implication des psychologues scolaires vise en effet à soutenir les élèves autour de la réception d’un récit qui peut possiblement les heurter et les renvoyer à des questionnements identitaires.

Malgré la mobilisation de nos relais locaux, il est parfois difficile de répondre favorablement à certaines demandes. Cela s’explique en grande partie par la distance géographique entre le lieu de résidence des rescapés et certains établissements scolaires. Cette problématique est à l’origine d’une nouvelle initiative : la réalisation de quatre témoignages filmés, outils pédagogiques alternatifs à la présence en classe. Chaque témoignage filmé s’accompagne d’une fiche pédagogique et d’une retranscription écrite intégrale du témoignage permettant aux enseignants de cibler efficacement les passages qu’ils souhaitent exploiter en classe en fonction des thématiques retenues et des programmes scolaires. Parmi ces témoignages, on compte celui d’Emmanuel, de Valens, d’Yvonne ainsi que celui de Franck, qui témoigne depuis plusieurs années dans les établissements scolaires français. Désormais père de famille, Franck s’appuie aussi sur son expérience du témoignage en classe pour transmettre son histoire à ses propres enfants et tenter de répondre à leurs questions, aux constats de l’absence des grands-parents, oncles et tantes.

Figure 7. Capture d’écran du témoignage filmé de Franck, accompagné de Chloé Créoff, au lycée Albert-Schweitzer (Le Raincy) auprès d’une classe de Terminale, 2023. © NN

Recevoir le témoignage

L’une des originalités de notre projet réside dans le troisième temps : la réception du témoignage, structurée autour d’un moment de débriefing. Cette étape essentielle est caractérisée par un temps de partage, conçu pour encourager les élèves à exprimer et communiquer leurs ressentis, leurs émotions mais également les éléments de connaissances et de réflexions qu’ils ont pu acquérir grâce à cette expérience.

Dans le prolongement de cet échange, ils sont invités à réaliser une production artistique sur la thématique de leur choix. Ces productions peuvent être réalisées sous des formes variées : manuelles (exposition, dessin, fresque) ; écrites (écriture de nouvelles, cahier d’expression) ; orales (lecture, chanson, slam engagé, prise de parole, webradio) selon les préférences des élèves. Cette dernière étape clôt la boucle pédagogique de la compréhension du génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda en 1994, permettant de digérer l’émotion provoquée par le témoignage et de la transformer en objet de connaissance, de réflexion et de transmission…

[Ces réalisations artistiques inventives et enthousiastes, pleines d’intelligence et de bienveillance, vous pourrez les retrouver très bientôt dans un second article de Chloé Créoff pour Entre-Temps. À suivre !]

Publié le 1 octobre 2024
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