L’Encyclopédie pour une Histoire Nouvelle de l’Europe
« Peindre la guerre », « La prostitution masculine » ou bien encore l’ « Archéologie comme enjeu de fabrication identitaire ». De quoi peut-il s'agir ? Des derniers thèmes de la Fabrique de l'Histoire ? Presque ! En réalité, ce sont les titres de quelques notices relevées, au hasard, sur le site de l’Encyclopédie pour une histoire nouvelle de l’Europe. Cette plateforme, créée en 2016 par le LabEx Écrire une Histoire Nouvelle de l’Europe (EHNE) s’est constituée autour d’un collectif de chercheuses et de chercheurs issus de six laboratoires du CNRS, de Sorbonne Université et de l'Université de Nantes.
Capture d’écran de la notice « La féminisation des armées européennes (XIXe-XXIe siècles) ». Crédits: EHNE
Leurs paris sont ambitieux, et amplement relevés !
Le premier consiste à dépasser l’approche classique, qui voudrait que l’on entre dans une encyclopédie par des mots-clefs. Ici, on pousse la porte d’un thème pour accéder à plus de 300 notices précises et originales, formulées sous la forme de « questions-clés » et liées entre elles par un système de tags. En première page du site, sept thèmes ont été identifiés : « Épistémologie du politique », « Humanisme européen », « L’Europe, les Européens et le monde », « Guerres et Trace de guerre », « Genre et Europe », « L’art européen », « Civilisation matérielle ». Trois nouvelles entrées thématiques sont en train d’être mises en ligne, il s’agit d’« Environnement », « Migrations » et « Éducation ».
Capture d’écran de la page d’accueil de l’Encyclopédie. Crédits: EHNE
Le deuxième pari est celui du bilinguisme. Ainsi, l’ensemble des notices sont rédigées en français et en anglais, permettant à chacun, étudiant français ou étranger, chercheur francophone ou non, de s’en emparer.
Le troisième pari est celui de la concordance des temps. En effet, l’ambition des chercheuses et chercheurs du LabEx EHNE est d’apporter leur contribution au décryptage et à la compréhension de la crise européenne d’aujourd’hui. Ils souhaitent mettre en avant les dénominateurs communs de l’histoire européenne pour mieux faire comprendre et ressentir la pertinence de l’échelle européenne dans un moment de retour aux histoires nationales. Dans cette perspective, les concepteurs de l’Encyclopédie affirment vouloir s’adresser à un « public large : enseignants du secondaire et du supérieur, communauté scientifique universitaire, étudiants, milieux politiques et décisionnels, journalistes… ». Grâce aux perspectives de valorisation pédagogique qui se dégagent de la lecture des notices – la plupart sont accompagnées de nombreuses illustrations, souvent inédites, et de vidéos provenant des fonds de l’Institut national des archives (INA) – et le développement spécifique d’une rubrique « Ressources pédagogiques » en partenariat avec des enseignants et formateurs des académies de Nantes, Lille et Paris, c’est un objectif réussi !
Capture d’écran de la rubrique « Ressources pédagogiques ». Crédits: EHNE