Les paris d'Ubisoft
Alors que l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris était à peine éteint, Ubisoft proposait en téléchargement gratuit son jeu reconstituant le monument pendant la Révolution française - Assassin’s Creed Unity. Cette annonce commerciale qui profite de l’événement, est l’occasion de revenir sur les usages pédagogiques des titres produits par l’entreprise française de jeux-vidéos.
Romain Vincent, professeur d’histoire-géographie au Collège de l’Europe à Chelles, dédie de nombreux billets et vidéos aux jeux de la série d’Ubisoft, Assassin’s Creed, sur une chaine dédiée, Jeux Vidéo & Histoire. A la suite d’une expérience pédagogique en classe de cinquième, il souligne les intérêts du jeux pour initier un travail sur les spécificités architecturales des bâtiments reconstitués.
Alors qu’Ubisoft tend à intégrer ces utilisations en classe, notamment en concevant un mode éducatif ponctué de visites guidées dans différents univers vidéoludiques (Égypte ou Grèce antique), Romain Vincent souligne les contraintes pratiques auxquelles sont confrontées les enseignants. Elles sont alors d’ordres matérielles (les salles de classe n’étant pas équipées pour pouvoir utiliser les jeux), mais aussi pédagogiques (puisqu’il s’agit d’éviter d’utiliser les jeux-vidéos comme illustration d’une époque mais d’insister plutôt sur leurs potentiels pour apprendre et mémoriser). Il rappelle enfin que les efforts de l’éditeur pour intégrer le milieu scolaire posent de nombreuses questions de nature politique. Le pari d’Ubisoft se traduit par exemple à travers des partenariats pour organiser des journées de réflexions et d’expérimentations sur les usages pédagogiques du jeu-vidéo, au risque de confondre les « objectifs mercantiles d’une entreprise privée et les missions de service public dévolues aux personnels de l’Éducation Nationale ».